L'histoire :
Quelque part au milieu des grandes plaines d’Arizona, un cow-boy solitaire du nom de Johnny Shaw fuit vers la frontière mexicaine. Dans sa cavalcade, sa monture se blesse et le contraint à faire une halte à Twenty-Mile alors que trois cavaliers sont à ses trousses. Au village, le jeune blondinet se rend à la forge de Mr Dover pour faire soigner son cheval. Le maréchal-ferrant à la barbe fournie et au sombrero découpé est occupé : il porte peu d’attention aux sollicitations insistantes du cow-boy. Agacé par cette indifférence, le jeune homme s’emporte et brandit son arme. En moins d’une seconde, le forgeron lui décoche quelques coups qui le mettent KO. Quand l’impétueux Johnny reprend ses esprits, il est désarmé. Le vieil homme entame alors une conversation et cherche à savoir pour quelle raison ce gamin de 19 ans est en fuite. Johnny lui explique que le clan des Readon est à sa poursuite après qu’il ait descendu, à la loyale, un des fils. Ces derniers voulaient récupérer un lopin de terre dont Jhonny Shaw a hérité de son père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir collaboré sur l’adaptation du polar Dernière station avant l’autoroute, le binôme Mako et Didier Daeninckx renouvèle l’exercice avec ce western noir du romancier américain Charles Willeford. Johnny, 19 ans, a tué le fils d’un propriétaire terrien qui convoitait une parcelle de terre que lui avait légué son père. Dans sa fuite, il tombe sur un maréchal-ferrant qui s’avère être un ancien tueur à gages. Ce dernier prendra sous son aile le jeune écorché vif dont il développera l’instinct de tueur en lui apprenant le maniement des armes. Devenu une bête froide avec le goût du sang dans la bouche, étouffé par une colère sourde et un esprit de vengeance, c’est désormais un être cynique, violent, que rien n’arrêtera. La majorité des codes du western sont présents, ce qui ne devrait pas décevoir les amateurs du genre, même si le héros, comme quasiment tous les autres personnages, est peu attachant. La lecture de cet ouvrage est très rapide et donne parfois le sentiment que les auteurs se sont attardés sur quelques scènes phares du roman qu‘ils ont enchaînées sans développer en profondeur la psychologie des personnages ou étoffer d’autres passages clef de l’histoire… comme le dénouement. Le découpage est aéré. Le trait prononcé et réaliste de Mako dépeint avec justesse une atmosphère pesante sous le soleil brûlant du Far West.