L'histoire :
Peu de temps après le début de la première guerre mondiale, les « Lulus », quatre orphelins de l’abbaye de Valencout, et Luce, une déportée belge, sont livrés à eux-mêmes dans la campagne picarde. Les enfants se construisent une cabane et s’organisent pour survivre au milieu des bois. Hans, un déserteur allemand blessé qui s’est réfugié dans l’une des étables de l’orphelinat devient leur prisonnier. En ce début d’année 1915, le temps est humide et Luce souffre de fortes fièvres. Le soldat allemand propose alors que la jeune fille prenne un de ses médicaments. Le remède s’avère efficace. Malgré l’insistance de ses camarade pour libérer Hans en remerciement de son geste, Luigi demeure extrêmement méfiant et le tient en respect avec un fusil : cet ennemi de la France est décrit dans les journaux comme un envahisseur barbare. Alors que la conversation s’anime, un coup de feu malencontreux retentit : le militaire s’écroule devant les enfants pétrifiés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis plusieurs mois, nos quatre « Lulus » (LUcas, LUdwig, Luigi et LUcien), qui ont été oubliés par les adultes au moment de l’évacuation, vivent de manière autonome dans la forêt de Valencourt, avec leur copine Luce. Alors que l’hiver arrive, installés dans un campement de fortune au milieu des bois, les adolescents vont recueillir un déserteur allemand : Hans Kropp. Eloignés des champs de bataille, le soldat allemand va raconter aux enfants l’horreur et la folie de la guerre. Après une période d’observation, les préjugés à l’égard de cet « ennemi » vont rapidement disparaître : au-delà d’un combattant, c’est avant tout un homme. Une belle complicité va naître progressivement entre le déserteur allemand et les orphelins, faisant totalement abstraction de ce qui oppose leurs pays. Mais ils sont rattrapés par l’Histoire. La réalité de la guerre va donner une tournure dramatique à cette belle rencontre. Outre le contexte difficile et l’existence cabossée de ces adolescents, ce récit destiné à tout public est rafraîchissant, touchant d’innocence et d’authenticité. Les dialogues sont truculents et certaines situations cocasses. Le scénario de Régis Hautière est mis en valeur par le magnifique dessin semi-réaliste d’Hardoc, qui accorde un réel moment de plaisir à la lecture de cet album. En guise de bonus, on retrouve des portraits, la Une d’un journal d’époque illustré par David François, des hommages d’Arnaud Poidevin, de Damien Cuvillier et les premières planches en avant-première du tome 3, pour nous mettre l’eau à la bouche en attendant impatiemment 1916…