L'histoire :
Amiens, juin 1937, dans les Hortillonnages. Luigi continue de raconter à son interlocuteur la rocambolesque aventure des Lulus durant l’année 1916. Après leur arrestation par la police et quelques semaines d’incarcération dans une prison berlinoise, les Lulus ont été transférés dans un camp. Le camp de Holzminden, un camp de prisonniers civils où des milliers de gens avaient été enfermés car ils étaient suspectés d’être des anarchistes, des truands ou des espions. Luigi se souvient qu’il y avait beaucoup de lorrains et d’alsaciens. A l’entrée du camp, ils sont accueillis et pris en charge par Onésime Decombray, un prisonnier français qui se montre plutôt indulgent à l’égard des allemands, espérant ainsi pouvoir profiter de leur complaisance. Après avoir récupéré quelques effets, les 4 garçons sont conduits dans un baraquement surpeuplé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le second volume de la perspective Luigi vient clore un spin-off de la Guerre des Lulus consacré à un épisode de l’année 1916. Après quelques péripéties en Allemagne, les jeunes orphelins de Valencourt vont se retrouver prisonniers dans un camp allemand. Les quatre Lulus qui retrouveront Luce vont échafauder une évasion pour le moins spectaculaire. A n’en pas douter, le picard d’adoption Régis Hautière propose un scénario que Jules Verne (lui-même amiénois d’adoption) aurait certainement apprécié. En effet, même si le moyen d’évasion des Lulus apparaît difficilement crédible, il n’empêche que la magie opère et que l’on se laisse surprendre par le projet un peu fou de ces orphelins et l’aventure qu’ils vont vivre. La galerie de personnages que l’on découvre dans ce camp de prisonniers contribue également à densifier l’histoire : on y retrouve en autre un petit bourgeois qui est prêt à collaborer pour préserver ses intérêts, un vieil acariâtre qui se révèle au fur et à mesure de l’histoire, de jeunes ouvriers toujours au taquet pour aider leurs prochains, etc. Ce spin-off est donc aussi riche et captivant que la série originelle. Bien qu’il ait sa patte et qu’il ait insufflé son propre style, Damien Cuvillier propose un dessin relativement proche de celui d’Hardoc (dessinateur de la série mère). Son trait est maîtrisé, assuré et particulièrement plaisant. A noter également le travail soigné de mise en couleur de David François qui permet au lecteur d’identifier aisément les aller-retours entre les flashbacks et le temps du récit.
