L'histoire :
Début d’année 1916. Les Lulus traversent la forêt sans but précis, demeurant rarement plus de deux jours au même endroit. Par crainte de croiser des soldats dans la campagne ou de se retrouver dans une zone de combat, les enfants restent à l’abri des sous-bois … ils ne sont pas pour autant à l’abri de tout danger. Au beau milieu des bois, les Lulus découvrent une cabane à la cheminée fumante. Qui peut bien habiter là ? Une sorcière, un ogre, une famille d’ours ou les sept nains ? En tout cas cette cabane, qui ressemble plus à une maison, n’est pas abandonnée : elle est pleine d’outils. Alors que les enfants s’approchent discrètement de l’entrée, une grosse voix les interpelle. Un colosse à la barbe fourni, une canne dans une main et une hache dans l’autre, se dresse devant eux. Les cinq gamins sont pétrifiés !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà déjà plus de 18 mois que la guerre a commencé. Les 5 orphelins livrés à eux-mêmes ont bien grandi. Après avoir quitté le village (imaginaire) de Valencourt pour fuir la guerre, les Lulus poursuivent leur route et se retrouvent au Familistère de Guise (Aisne), un lieu cher aux deux auteurs picards (Régis Hautière y avait déjà situé l’intrigue policière du one-shot De briques et de sang). Cet immense bâtiment de logements sociaux, créé par l’industriel et philanthrope JB Godin, est donc le « terrain de jeu » des Lulus pour ce 3° volume. Les dédales de cette bâtisse vont être propices pour jouer au chat et à la souris avec les soldats allemands. 1916 est un nouveau très bon cru et confirme la qualité de cette série. On retrouve avec bonheur l’innocence et la fraîcheur de ces gamins attachants, contraints à vivre cachés pour ne pas être happés par l’horreur de la guerre. Ces orphelins sont touchants, spontanés, authentiques. Avec les prémisses de l’adolescence, la présence d’une fille dans le groupe va affirmer leurs caractères et donner lieu à de beaux échanges ! Cette histoire, toute en finesse et en subtilité nous permet d’éprouver une belle palette d’émotions. Aidé par Damien Cuvelier au story-board et David François à la couleur, Hardoc fait la démonstration de toute l’étendue de son talent, avec un dessin expressif, léger, fluide, dynamique qui illustre de manière très esthétique ce beau récit. A l’instar des précédents tomes, ce 3° volet s’achève en nous livrant quelques planches de 1917, des bonus et de beaux hommages d’autres dessinateurs.