L'histoire :
Cachés dans un wagon de marchandises, les Lulus quittent l’Allemagne pour une destination qu’ils ignorent. Le voyage est interminable. Il fait chaud, les enfants ont faim et pour une raison indéterminée, le train s’est arrêté en rase-campagne. Lucien s’oppose à ce que l’un d’entre eux sorte, par crainte de se faire repérer. Tiraillé par la faim, Luigi décide d’ouvrir les caisses en bois dans le wagon, avec l’espoir d’y trouver de la nourriture. Malheureusement, elles ne contiennent que des uniformes et d’étranges masques : à quoi peuvent-ils bien servir ? C’en est assez. Luigi ne supporte plus la chaleur et décide d’entrouvrir la porte pour respirer. A peine a-t-il passé la tête à l’extérieur qu’un soldat allemand le repère. C’est la panique, les enfants s’enfuient et vont se mettre à l’abri dans un bois. Avec toutes ces péripéties, ils ne savent toujours pas dans quel pays ils se trouvent. En Afrique ? En Amérique ? Quelle n’est pas leur surprise en apercevant, dans un champ, un éléphant tractant une charrue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1916, nous avions quitté les Lulus en gare de Guise, qui espéraient laisser derrière eux la guerre et les privations. Dans ce nouvel opus, nous les retrouvons 11 mois plus tard, alors qu’ils fuient l’Allemagne. Que s’est-il passé entre temps ? Mystère ! Nous le saurons prochainement dans un spin-off La guerre des Lulus – La perspective Luigi, un album illustré par le talentueux Damien Cuvillier. Sur le chemin de leur exil en direction de la Belgique pour retrouver les grands-parents de Luce, les Lulus vont donc faire de nouvelles rencontres : certaines plaisantes comme celle avec ce photographe ambulant très affable ; d’autres plus malheureuses… Parmi les nombreux albums qui traitent de la première guerre mondiale, cette série initialement destinée à un public jeunesse est, à n’en pas douter, certainement l’une des meilleures. Même s’il n’y a pas de scènes de combat, de soldats mutilés ou de villages ravagés, la fuite permanente de ces 5 gamins nous fait ressentir la gravité de l’époque et la détresse qu’a pu générer ce terrible conflit, sans pour autant basculer dans le pathos. Le scénario est intelligemment construit, prenant, fluide, alternant des scènes de jeux d’enfants et des épisodes plus tendus. Avec ce 4ème tome, la série ne s’essouffle pas et les Lulus sont toujours aussi débrouillards, gouailleurs, spontanés et leur âme d’enfants innocents demeure rafraîchissante. La féminité de Luce est de plus en plus visible et risque de générer quelques tensions chez les adolescents. Avec son style quasi-réaliste, un trait sûr, des encrages soignés, Hardoc donne une réelle valeur ajoutée à cette belle histoire. Les extraits du prochain album qui viennent clore 1917 sont prometteurs et génèrent chez le lecteur une grande impatience.