L'histoire :
Janvier 1918, la guerre venait de rentrer dans sa dernière année mais bien évidemment les Lulus n’en savaient rien. Trois mois avaient passés depuis qu’ils avaient quitté Luce et sa grand-mère. Leurs errances les avaient ramenés en France occupée et ils avaient cheminé vers le Sud et l’Est en prenant soin de bien rester à bonne distance du front. Ils avaient également évité les zones habitées, craignant d’y vivre des mésaventures semblables à celles qui leur avaient values leurs rencontres avec Léandre. Finalement, leurs pas les avaient conduits au cœur de la forêt aux arbres sombres dans laquelle trônait, à l’orée d’une clairière, une demeure imposante, en apparence inoccupée. Comme ils s’en approchaient discrètement, avec l’espoir d’y trouver refuge, un homme armé d’un fusil les avait surpris. Il était l’hôte et le gardien de cette grande bâtisse qui avait des allures de château. Après avoir enfermés et ligotés les Lulus, il avait envoyé son fils prévenir un autre homme qui voulait savoir qui ils étaient et ce qu’ils faisaient ici…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est dans une bien fâcheuse posture que l’on retrouve nos quatre héros orphelins : prisonniers de « Gentils hommes », ils vont être contraints de se séparer pour tenter de retrouver leur liberté. Alors que jusqu’à présent ils avaient été éloignés des scènes d’horreur de la guerre, deux d’entre eux vont se retrouver exposés sur la ligne de front. Cette dernière année de guerre va s’avérer certainement l’une des plus difficiles et dramatiques pour les Lulus. Le scénariste Régis Hautière nous a concocté un nouvel album plein d’action et aux multiples rebondissements qui tiennent le lecteur sous tension quasiment à chaque page. L’histoire de ces gamins attachants dans un contexte difficile est émouvante. Initialement destinée à un public jeunesse, la narration est intelligente, subtile, fluide et captivante. Le dessin semi-réaliste d’Hardoc est particulièrement plaisant, fin et parfaitement séquencé. Le mouvement est juste, ses personnages sont expressifs et il se montre à l’aise dans des ambiances diversifiées. Que les lecteurs se rassurent, le titre « la der des ders » est un peu trompeur : deux albums à venir sont déjà annoncés pour revenir sur certains événements de 1917 (La perspective Luigi, avec aux pinceaux David Cuvillier). Et il se murmure que deux autres albums sur 1919 sont en projet.