L'histoire :
11 novembre 1918, 11h00 : les cloches de la ville de Troyes sonnent la fin de la guerre. Lucien est hospitalisé après son amputation et il n’a pas le cœur à se réjouir. Il profite que l’infirmière soit dans sa chambre pour se confier sur son histoire personnelle. Quand il avait 10 ans, toute sa famille a péri dans un incendie. Il a donc été confié aux pères de l’orphelinat de Valencourt. Dès son arrivée, il ne cherche pas à créer du lien avec les autres pensionnaires et s’éloigne de la cour où ils jouent. A l’écart du périmètre de surveillance des bons pères, il surprend une bande de trois gamins qui en intimident un quatrième. Ce dernier, un peu enrobé et aux cheveux frisés, affublé du sobriquet de « macaroni », est sur le point de se faire racketter. Face à cette situation, Lucien s’interpose. Au même moment, l’instituteur intervient et évite que la situation ne dégénère. Les 3 caïds ne vont pas en rester là et ne comptent pas voir contester leur autorité par un petit nouveau.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La guerre des Lulus s’est imposée comme une série incontournable dans le paysage de la BD jeunesse. C’est donc avec une certaine excitation que l’on accueille un nouveau cycle de 5 albums. Chaque volume sera consacré à un des personnages principaux. Dans ce 1er tome, on retrouve Lucien au sortir de la guerre. Après avoir été amputé, il suit sa convalescence dans un hôpital et apparaît isolé de ses camarades. Le leader de la bande des Lulus tombe sous le charme d’une infirmière à qui il confie son histoire et plus précisément comment il a su fédérer sa bande de copains, avec qui il a passé de nombreuses épreuves. Lucien évoque la rudesse de la vie en orphelinat et notamment la tyrannie de certains pensionnaires qui se comportent en petits caïds. Dans ce nouvel épisode, Régis Hautière joue avec nos émotions. Le lecteur ne peut pas rester insensible aux histoires de vies cabossées de ces gamins. Heureusement, ces nombreux passages difficiles sont jalonnés de mots d’enfants qui ont su garder l’innocence et la fraîcheur, ce qui donne un peu de légèreté à ce récit. Evoquer la guerre et l’après-guerre en s’adressant à un public jeunesse est un exercice d’équilibriste qui doit à la fois faire preuve de réalisme, mais toujours avec pudeur et subtilité. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Guerre des Lulus remplit le contrat et ce début de nouveau cycle est aussi prometteur que le précédent. Le trait d’Hardoc demeure toujours aussi doux et juste. Ses personnages sont très expressifs ce qui les rend touchants et attachants. A la couleur, David François a laissé place à David Périmony, dont le travail s’inscrit dans la même lignée que son prédécesseur.