L'histoire :
Une jeune acteur brésilien apprend la mort de son grand-père alors qu’il est en tournage en Ecosse. Le temps de prendre le premier avion pour le Brésil, le grand-père est déjà enterré. Mais il arrive assez tôt pour retrouver la maison pleine, alors que les premiers déménageurs commencent à la vider. Le jeune homme part alors à l’aventure dans la propriété, un magnifique terrain de jeu pour l’enfant qu’il était, avec ses amis Kavane, une petite fille au bandeau sur l’œil, Acir, Tonho et Edgar. Le jeune homme s’enfonce dans la forêt en repensant à son grand-père, chef d’orchestre influent, qui lui a donné le goût de la musique et de l’art, mais aussi socialement engagé puisqu’il avait fait démolir les symboles de l’esclavage dans sa ferme. Pris dans ses pensées, le jeune homme fait une chute et se réveille près d’un nid avec un oiseau mort. Il ne rentre plus dans ses habits et son amie Kavane se jette sur lui. Il est retourné en enfance !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Partie comme une réflexion sur soi, crise de la trentaine et tout ce que cela implique, cette quête initiatique verse finalement dans un incroyable délire. On a souvent beaucoup, beaucoup de mal à suivre l’histoire de Wagner Willian, une œuvre ésotérique, complexe et extrêmement riche. Son œuvre, très personnelle, a du mal à toucher le lecteur à cause de sa folie et de sa complexité. On a quelquefois l’impression de lire du Lewis Carroll sous acid… Pour autant, la recherche graphique est minutieuse et on saute du dessin réaliste à la caricature, en passant par un trait minimaliste. On est à la limite entre franco-belge et manga, avec énormément de poésie dans un noir et blanc sans cesse réinventé, des personnages d’une grande cocasserie et un ange qui ressemblerait à Bill Evans s’il était une marionnette de bois. Plus de 200 pages de folie pure... il faut les digérer. Mais si on est souvent perdu, l’œil y trouve toujours son compte sur un objet agréable. A lire, donc, si on n’a pas peur du lapin blanc…