L'histoire :
La Renarde rassemble des gags mettant en scène les aventures pleine de malice d’une renarde rusée. Comme par exemple…
1. La Renarde se ballade en forêt. Un chasseur vient à sa rencontre et l’intercepte. La Renarde lui dit qu’elle est prête à répondre à son énigme. Le chasseur est interloqué. La Renarde répond à la place du chasseur : « le sphinx ». Le chasseur est sur le cul. La renarde part tout en disant : « Bravo chasseur, c’était la bonne réponse, tu peux continuer ta route. »
2. C’est la nuit, Georges le chien est sur un ponton. Il aperçoit le reflet de la lune. Georges croit que la lune lui parle. Il s’agit en fait de la Renarde. Elle lui demande d’aller lui chercher une poule et cinq lapinous avant le lever du soleil…
3. La Renarde joue au bonneteau avec la mère Lapine. Sous un des gobelets se cache l’un de ses lapinous. La Lapine désigne un gobelet. Manque de chance, ce n’est pas le bon. La Renarde peut manger le petit lapinou…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ne vous arrêtez pas au graphisme mignon et naïf de la Renarde. Derrière ces airs gentillets, se cache une BD à l’humour féroce. Cette héroïne au pelage rouge orangé (r)use de tous les stratagèmes pour arnaquer toutes sortes de personnages. Ses principales victimes sont le Chasseur, bête comme ses pieds ; la Lapine aux yeux plein de myxomatose et ses lapereaux (Cléo, Alban, Elza…) qui finissent toujours dans son gosier ; Kevin le cheval gris ; les deux puces Terence et Bud ; le loup ; les moutons… ou encore Georges le bon chien de chasse à côté de ses pompes. Marine Blandin, à qui l’on doit les fameuses Fables Nautiques sélectionnées à Angoulême, revient aux affaires BD (en mode scénariste) avec cette Renarde dont les planches ont été publiées en ligne dans le magazine Professeur Cyclope. À travers un découpage obéissant à une règle immuable d’une planche de 5 ou 6 cases, elle détourne l’univers enfantin. L’ensemble n'est pas mal et se lit avec plaisir. D’autant que le dessin de Sébastien Chrisostome, auteur québécois en résidence à Angoulême, revisite lui aussi l’univers des tout-petits avec un trait enfantin, tout en rondeur, embelli par une colorisation sans nuance par points. Dommage que les auteurs mettent le frein à main sur certains gags. Un peu plus de trash dans la veine d’Itchy et Scratchy (des Simpsons) aurait été le bienvenu. À réserver aux fans des auteurs.