L'histoire :
En parcourant les cahiers et carnets de croquis de sa belle-mère anglaise, Joël Alessandra découvre le vœux le plus cher de la grande dame qui vient juste de mourir. Helen Arthur, la grande spécialiste du whisky, une de rares femmes à avoir imposé son nom parmi les plus grands spécialistes de l'alcool le plus célèbre du monde, n'avait pas réalisé son rêve ultime. Elle voulait dénicher un whisky auquel elle pourrait donner son nom. Une bouteille à sa marque, qui réunirait les arômes et les sensations qui l'avaient transportée lors de ses propres dégustations. Elle aimait l'odeur de tourbe, le goût d'algue, les sensations salées de la mer. Mais Joël n'y connait rien, et c'est dans une grande boutique parisienne qu'il va constater l’étendue de son ignorance. Il décide pourtant de partir vers l'Ecosse et l'île d'Islay, qui est a priori la terre des parfums et des goûts qu'il recherche. Aux côtés des amis d'Helen, il va rencontrer les plus grands noms de l'île. De Bowmore à Laphroaig, d'Ardbeg à Bruichladdich, un parcours initiatique aux côtés des plus grands passionnés qui ont tous quelque chose à raconter sur la grande Helen Arthur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On sent à travers les pages de Joel Alessandra l'ampleur des découvertes qu'il a vécues dans ce voyage en forme de révélation. L'auteur découvre à la fois la beauté des paysages écossais, l'incroyable richesse qui se cache derrière les alcools produits sur l'île d'Islay, et la poésie de Robert Burns. Il nous fait partager le tout avec une conviction toute simple, espérant nous offrir quelques unes des sensations multiples qu'il a ressenties. L'amateur de whisky découvre à travers ces plus de 130 pages à quel point les producteurs s'acharnent à faire vivre la tradition à travers leurs processus de fabrication, et comprendra enfin d'où vient ce goût presque goudronné du Laphroaig ! Le livre est une suite de rencontres didactiques parfois un peu répétitives, heureusement interrompues par de très belles aquarelles en pleines pages. Quelques anecdotes humoristiques montrent à quel point le français manque de la plus élémentaire culture du whisky lorsqu'il met le pied sur l'île, mais sa volonté de marcher sur les pas d'Helen est gentiment touchante et bien mise en avant. L'album est finalement plus proche d'un guide de dégustation de quelques marques fameuses, la dimension personnelle restant en retrait derrière les visites qui se suivent, ce qui n'est pas forcément volontaire. L'équilibre narratif est un art aussi subtil que l'assemblage magique que Joël Alessandra recherche en hommage à sa belle-mère.