L'histoire :
« Au commencement, il y avait les ténèbres… et Dieu n’ayant pas encore créé la lampe torche, il éprouva quelques difficultés à trouver l’interrupteur. Et comme dans le noir il s’était cogné (Bang !), il appela ce jour « Le Big bang » et il se dit « cela n’est pas bon ». Dieu dit : « Que la lumière soit ». Et la lumière fut et Dieu vit que cela était bon ». Il vit aussi que c’était contre un tabouret qu’il s’était esquinté le genou, ce qui l’étonna car il ne se souvenait pas d’avoir inventé le tabouret avant. Cela dit, c’était pas mal réussi pour un truc bricolé dans le noir. Le deuxième jour, Dieu sépara le ciel et la mer. Le troisième jour, il sépara le sec du mouillé, il inventa le système des marées et le pédalo. Le quatrième jour, il fit un peu de jardinage afin d’obtenir de l’herbe, des plantes, de arbres, des légumes. Après s’être mangé le manche du râteau sur le bout de la truffe, il créa le soleil et les étoiles. Le cinquième jour, il créa les poissons et le couteau à poisson, ainsi que tous les oiseaux et la rôtissoire à poulet. C’est en picolant un peu trop lors des bons gueuletons qui s’ensuivirent qu’il sympathisa avec un mouton, un peu gay sur les bords, et qui n’allait plus le lâcher (Pascal, de son p’tit nom…).
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le type qui a écrit la Bible a donné le bâton pour se faire battre, tellement les possibilités de dérisions du saint livre sont nombreuses. Il parait même étonnant que Philippe Geluck, amateur pointu de la philosophie par l’absurde et grand couillon devant l’Eternel, ne s’en soit pas encore amusé. Il faut dire qu’en son temps, François Cavanna avait déjà écrit un monument parodique de réécriture anticléricale (Les écritures). Ainsi soit-il : dans ce coffret inédit du Chat, vous trouverez deux petits livrets au format paysage, qui enchainent pleines pages les principales étapes du Premier testament en les tournant à l’ironie. Le personnage de Dieu emprunte ici les traits du célèbre chat gris bedonnant (en toge blanche) qui, en compagnie d’un con de mouton, dirige la création, Adam et Eve, le péché originel, l’arche de Noé… Certes, l’humour pratiqué peut paraître parfois facile, mais si vous êtes amateurs des couillonneries du chat – et pas spécialement puritains – vous allez franchement vous bidonner. Reste que Geluck a encore pas mal de « chat » à fouetter étant donné que les aventures du p’tit Jésus ou de Moïse ne sont pas abordées dans ce double-volume – hormis un onzième commandement, assez génial : « Tu riras de tout, car, vu qu’on va tous crever un jour, seul l’humour te permettra de prendre un peu de recul sur les vicissitudes de l’existence ».