L'histoire :
Un gros chat gris en costume cravate nous délivre des maximes pétries de non-sens et/ou de sens, existentielles et/ou rhétoriques, en 1 et/ou 3 cases. Florilège loin d’être exhaustif :
Si par malheur je devais mourir noyé, tant qu’à faire je préfèrerai que ça m’arrive un jour où j’ai soif.
Depuis que mon fer vapeur est fichu, j’essaie de repasser mes chemises en dansant des slows très serrés avec des filles qui ont de la fièvre.
En Australie, une mouche qui marche au plafond se trouve dans le même sens qu’une vache chez nous.
En général, ceux qui attrapent la maladie d’Alzheimer vivent vieux sans doute parce qu’ils oublient de mourir.
Une récente étude économique montre que les couples gays arrivent mieux que les autres à joindre les deux bouts.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le chat, gros félin gris en costume cravate, a pour habitude de nous délivrer des maximes, brèves de comptoirs, réflexions métaphysiques, détournement de dessins picturaux du XIX, en 1 ou 3 cases. Dit comme ça, en analysant primairement la forme, c’est extrêmement réducteur. Selon Albert Algoud, l’auteur « Philippe Geluck est l’héritier populaire de Magrite, l’un des derniers et insoupçonnés épigones des surréalistes belges. » Dis comme ça, en embrassant toute la puissance des propos, c’est déjà nettement plus valorisant. Depuis 1983, date de la création de ce gros malin dans les pages du quotidien belge Le soir, Philippe Geluck nous enchante véritablement du produits de ses réflexions. Tantôt il joue avec les mots et la rhétorique, comme le ferait un Raymond Devos. Tantôt les ressorts comiques sont en apparence beaucoup plus simples (les détournements de dessins du XIXe), mais l’effet zygomatique qu’ils engendrent prouve néanmoins tout le savoir-faire de leur auteur. Dans ce nouveau recueil de dessins originaux (il ne s’agit pas cette fois d’un best-of de « gags » déjà publiés), Geluck de diversifie notamment avec des statues célèbres dans des postures absurde de la vie quotidienne. Ou encore, il propose un débat sur l’utilisation médiatique de l’obésité dans le 9e art, avec Lucky Luke, Obélix et Averel Dalton… Une maîtrise pure des procédés comiques, sans aucune inhibition, procèdent d’un résultat à 99% jubilatoire. Car si, dans le lot, il y a toujours l’une ou l’autre maxime que l’on trouve moins percutante, c’est pour tomber d’encore plus haut en découvrant la suivante. Le chat a « les réponses à toutes nos interrogations, qu’elles soient métaphysiques ou quotidiennes » (Amélie Nothomb).