L'histoire :
Rondouillard et philosophe, généralement en costume cravate, le chat s’adresse à nous autres lecteurs, généralement dans des strips de 3 cases, mais pas seulement. Avec moult recul sur nos vies occidentales trépidantes et absurdes, il ramène sa fraise de manière décalée et caustique. Morceaux choisis : « Si Mozart avait connu la photographie, rien ne prouve qu’il aurait fait de bonnes photos ; ça me rassure quand je ratte les miennes » (1984). « Le jour où je mourrai, il y a des gens qui dépenseront un fric fou en couronnes et en fleurs. J’aimerais assez qu’ils n’en fassent rien et qu’ils me filent le pognon de mon vivant. Pour eux, ça ne change rien, pour moi, si ! » (1987). « Qui pourrait un jour m’expliquer la différence entre un lézard debout et un lézard couché ? » (1994). « Si un jour on est contraint malgré soi à commettre un impair, mieux vaut le faire un jour où il pleut » (1999) « Lorsqu’une Balance épouse un Poissons, il peut arriver qu’un prêtre un peu farceur dise ‘il y a plus, je vous le mets ?’ ; mais c’est rare » (2003)…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a 5 ans, nous fêtions son vingtième anniversaire. Il est donc très logique, nous nous soyons aujourd’hui invités à célébrer le quart de siècle du plus philosophe des félins du 9e art (ou le plus félin des philosophes, ce qui n’est pas pareil). C’est l’occasion pour son papa humain, le médiatico-belge Philippe Geluck, de sortir un tome 15, rempli à 100% d’inédits, sur 72 pages (ce n’est pas un énième best-of, « pour l’occasion »). Egalement appelé Édition anniversaire (ça alors !), cet album revient année après année sur quelques unes des meilleurs réflexions du Chat qui sont passées à la trappe, pour conclure par une douzaine de planches de dessins récents, tout aussi inédits. Cette anthologie démarre donc en 1983 (si si, 2008-25=1983) et propose deux planches de strips par années jusqu’à aujourd’hui. Il est rigolo de revoir la gueule du chat à ses débuts (moins gros, la bouche sous le nez, les yeux plus petits et les contours tout hésitants…). Il est étonnant de constater qu’il a rapidement trouvé son assise pour ne plus en changer d’un iota. Il est également surprenant qu’il a d’emblée été très percutant dans son acuité sociale, linguistique et/ou nonsensique. Immuable, quoi. Or, il faudra qu’on nous explique pourquoi (oow pourquoiii…) tous ces strips fabuleux sont restés tout ce temps dans les cartons de l’auteur ! Car ces réflexions, sentences, maximes et autres détournements de dessins d’époque sont une nouvelle fois bidonnants, excellents, jouissifs d’absurdité et d’intelligence. Bref, trop top moumoutte pour avoir été négligés toutes ces années. Vivement les 30 ans qu’on s’gausse à nouveau !
