L'histoire :
Les animaux ont gagné leur première bataille en obligeant le président Silvio à rendre le bois de chauffe pour l’hiver gratuit. Cependant, pour ne pas perdre la face, le taureau a fait de son n°1, le premier chien de sa milice canine, le responsable de sa déroute, et l’a jeté en pâture aux autres animaux. Malgré l’intervention de Miss B – la chatte à l’origine de la rébellion – les animaux ont cédé à leur bas instinct et se sont vengés sur le pauvre chien. Miss B. qui souhaitait mettre fin au règne de Silvio sans violence, est contrainte de constater son échec. Elle décide de tout arrêter et de reprendre son travail comme avant au sein de la ferme. Son premier allié, le lapin César, tente bien de la dissuader d’abandonner, mais aucune de ses paroles ne semble faire écho chez son amie. César a alors l’idée de demander l’aide d’Azélar, le rat voyageur qui leur a donné l’idée de se rebeller en leur racontant l’histoire d’une révolution sans violence. Le rat répond présent en réconfortant la chatte. En effet, il lui rappelle qu’il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas d’erreur. Il serait dommage d’abandonner maintenant, alors que les animaux n’ont plus peur de leur oppresseur et n’ont jamais été aussi unis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux ans de patiente attente, Félix Delep (dessin et couleurs) et Xavier Dorison (scénario) nous proposent enfin le troisième et avant-dernier chapitre de leur série s’inspirant de La ferme des animaux de Georges Orwell. Ici, on suit des animaux emmenés par une chatte, un lapin et un rat, qui se rebellent de manière pacifique face à la dictature d’un taureau et de sa milice de chiens. Or à la fin du tome précédent, ces rebelles ont failli à leur objectif en s’en prenant au numéro 1 des chiens. Cette suite reprend pile à ce moment, alors que la chatte Miss B. doute de réussir à faire tomber le président Silvio sans haine ni violence, comme elle souhaitait le faire. Heureusement, bien entourée par ses amis, Miss B. reprendra vite du poil de la bête. Sans en dévoiler davantage afin de ne pas divulgâcher, ce troisième tome reprend adroitement les qualités des albums précédents, avec des personnages à fortes personnalités et une bataille psychologique haletante au cœur d’une fable très actuelle. La mise en images cinématographique de Delep fait toujours merveille, avec une parfaite mise en scène des personnages animaliers, tout en offrant une véritable place aux décors dans lesquels se déroule l’intrigue. Les couleurs lient l’ensemble avec talent. Bref, ce très bon album donne cruellement envie de découvrir le dénouement final.
