L'histoire :
A Stockholm, en 1967, par un début de soirée pluvieuse, alors que des manifestants réclament la fin de la guerre du Vietnam devant l’ambassade américaine, un bus à étage de la ligne 47 vient s’encastrer dans une barrière. Ce que découvrent les deux policiers qui se retrouvent les premiers sur les lieux est abominable. En effet, à l’intérieur, les 9 passagers sont morts, exécutés sur leurs sièges avec une arme à feu. Aucun indice ni aucun mobile ne sont apparents. Le commissaire Martin Beck et son équipe héritent de l’enquête. Parmi les victimes, ils découvrent qu’il y avait un de leurs collègues officier de police. Bizarrement, cette ligne n’était pas celle qui lui servait à rentrer chez lui. Ils notent également qu’une des victimes, un homme, a le visage complètement défoncé, méconnaissable. Visiblement, le meurtrier s’est acharné à la mitraillette sur lui. Le cadavre a également une coquette somme en liquide dans les poches. Rien sur les 7 autres victimes n’éveille les suspicions. Evidemment, vu le carnage, la presse harcèle les policiers pour comprendre ce qu’il s’est passé. Début pourtant une enquête à tiroir extrêmement lente et minutieuse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amateurs de polar glauque, lent et maussade, façon Maigret ou Derrick, vont en avoir pour leur argent, avec cette adaptation en BD du quatrième roman des Martin Beck. Pour être didactique, cette série suédoise de 10 romans policiers fut coécrite entre 1965 et 1975 par Maj Sjöwall et Per Wahlöö (recommencez la prononciation une fois, il me semble que vous avez trébuché, là). Pourvu de patronymes tout aussi imprononçables, les héros flics ont d’ailleurs eux aussi le charisme de Horst Tappert : ils sont tristes, indolents, même dans leurs moments de révélations, et mettent 116 planches d’une enquête méthodique et obstinée pour parvenir à arrêter le coupable. Le scénariste Roger Seiter a assurément du faire preuve d’autant de minutie pour le travail d’adaptation. Peut-être aurait-il pu édulcorer un chouya (certains détails sont franchement barbants), mais il aurait alors privé le lecteur de quelques fausses pistes et ç’aurait été aux dépends du respect de l’œuvre. Au dessin, Martin Viot n’a pas eu non plus la tâche facile pour maintenir l’attention du lecteur et donner un tant soit peu de relief à ces investigations dénuées de tout spectacle. Heureusement, la modernité et la simplicité de son trait collent au registre. Les sixties, le climat hivernal, les décors urbains suédois, des cadavres, des trench-coats, des borsalinos et des flics qui ne rient pas… ouéééé, ça file la super pêche !