L'histoire :
Avril 1959, Floride. Comté de Brevard. La conquête de l'espace bat son plein entre les USA et l'URSS. L'immense puissance soviétique a la main, avec des faits d'armes comme les expéditions Spoutnik. Mais le véritable enjeu reste la colonisation de la lune. Le professeur Bowman expose les avancées en la matière pour réaliser le trajet Terre-Lune. Il est interrompu dans son énoncé par le Commandant Drake qui lui annonce qu'ils ont trouvé l'identité de la taupe : c'est l'ingénieur Jack Skellington, du département « Recherche et technique ». Le Commandant Drake l'a volontairement laissé prendre les plans de leur nouveau projet et s'échapper au volant de son bolide-cabriolet. Mais sur la route, un accident est provoqué par un camion qui percute la voiture et la propulse hors de la route. L'homme et son véhicule terminent leur course dans l'Indian River. Quelques jours plus tard, le reporter Guy Lefranc a rendez-vous au Vésinet avec le professeur Lukas Eugen Messner, pour écrire un encart spécial sur l'espace. En arrivant sur place, le reporter constate qu'un camion de la RTF est stationné devant la maison de Messner...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jamais rassasié, Lefranc continue de plus belle avec, en toile de fond, la guerre des étoiles que se sont livrés les États-Unis et l'URSS dans les années 60. Ce parti-pris permet à cet album de revenir à l'un des fondamentaux de la série, l'espionnage, et à Guy Lefranc de retrouver son meilleur ennemi, Axel Borg. C'est une nouvelle fois le duo François Corteggiani/Christophe Alves qui s'y colle, alternant avec un autre duo Regric/Roger Seiter. Avec Lune Rouge, l'expérimenté scénariste ne s'attarde pas dans des ficelles abracadabrantesques : le temps d'exposition du récit reste verbeux, mais rapidement on se laisse embarquer dans l'aventure – comme Lefranc d'ailleurs, qui n'était pas spécialement partant ! Corteggiani reste dans les clous d'une série qui poursuit classiquement son petit bonhomme de chemin. Christophe Alves est lui aussi dans la même veine, restant dans la continuité, avec un trait précis, d'une perspective très draconienne, où chaque détail compte, offrant au lecteur une plongée réaliste. Et puis que dire de la couverture qui, avec cette fusée pleine page, rend un hommage non dissimulé à des albums comme Le Secret de l'Espadon ou Objectif Lune ! Enfin, Lefranc n'a jamais marché sur la lune, lui, mais il va contribuer à ce que les Américains le fassent...