L'histoire :
Mexique, 1910. La guerre fait rage entre les troupes du président Huerta et les révolutionnaires de Pancho Villa et d’Emiliano Zapata. Rodolfo Hierro, coincé dans une sinistre prison de Chihuahua pour meurtre sur officier de police, est bien loin de cette réalité. Lorsqu’on lui propose de commuer sa peine de deux ans, il accepte de devenir gardien de marchandises ferroviaires. Pourtant, cette vie ne lui plait pas. Aussi, lorsque les hommes de Villa attaquent le convoi, il voit là une occasion de s’extirper de sa condition. Il leur offre bien volontiers l’or du train en criant « ¡Viva la Revolución ! ». C’est ainsi qu’il rentre dans le mouvement révolutionnaire. Sa force et sa dextérité à manier les armes à feu feront de lui l’un des plus proches amis du chef révolutionnaire. Il deviendra « El Carnicero », le boucher, inflexible et sanguinaire. Son objectif sera celui de sauver son pays des « hacendados », les grands propriétaires terriens, et faire triompher la révolution. Accompagné de sa « Calavera », la Mort, Hierro, fidèle bras droit de Villa, le suivra dans tous ces combats, jusqu’à l’assaut final…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Léonard Chemineau, dessinateur autodidacte, est un tout jeune auteur de BD. Remarqué à Angoulême en 2009, il avait remporté le prix « Jeunes Talents ». Il réalise ici son premier album. Et quel album ! Le trait est précis, vif et de qualité, tout au long de l’album. Le dessin est déjà très abouti. En un mot : bluffant ! Après plusieurs séjours en Amérique Latine, et notamment au Mexique, c’est tout naturellement que Chemineau adapte, pour son premier travail, un roman de James Carlos Blake. Cet auteur mexicain est reconnu aux USA pour ses romans noirs qui dépeignent les rapports conflictuels entre les deux pays. Dans Les amis de Pancho Villa, les protagonistes sont sans concession, violents. Hierro, le personnage principal et narrateur omniscient, est l’âme noire de Villa, celui qui le ramène sur le chemin de la révolution lorsqu’il est en proie aux doutes. A l’image des personnages, le récit est sans compromis avec l’Histoire du pays et dépeint avec réalisme l’atrocité de cette guerre civile. Il n’y a pas de bons ou de mauvais, de gentils ou de méchants : chacun fait ce qui lui semble juste pour arriver à ses fins. Il faut également saluer le travail des deux coloristes, Scarlett Smulkowski et Sophie Dumas. Leur palette de couleurs rend à la perfection la chaleur et la sécheresse du désert mexicain.