L'histoire :
Dans la cité de Lhyr, la fête bat son plein. Après la prodigieuse victoire du peuple lutin, le roi Kéréas Ier organise une immense cérémonie. Beaucoup de vaillants combattants qui ont battu l'armée des Mhorgs sont récompensés : Kwill reçoit un délicieux pudding, tandis que Kiriel devient chevalier de l'ordre du dragon. La foule est en liesse et acclame Kiriel le héros. La soirée est on ne peut plus festive et tout le monde boit, chante, joue et profite de la libération. D'autant que la vieille haine entre les buggels et les diddles est définitivement éteinte. Pourtant, l'horizon n'est pas aussi dégagé que l'on pourrait croire. En effet, le chef des Mhorgs, le terrible Masque, n'est en réalité pas mort. Sauvé par les sœurs Zharkhozs, il s'allie avec ces harpies pour préparer sa vengeance...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier cycle sur les lutins malins aux grands pieds et gros nez, les buggels, se termine avec cet opus. Alan Simon est plus déchaîné que jamais et son récit est plein de trouvailles et de rebondissements spectaculaires. Sous fond de vengeance, le récit est aussi une quête d’un livre qui recèle un secret déterminant pour la cité Lhyr. Comme d’habitude, Kiriel doit se charger de cette mission délicate. Les séries d’épreuves qu’il doit traverser sont des plus étonnantes et son aventure le conduira même à un délirant passage au Louvre ! C’est qu’Alan Simon aime mêler l’humour à l’aventure, le fantasque à l’heroïc-fantasy. Imaginez Alice aux pays des merveilles (certains buggles rappellent d’ailleurs les personnages de Lewis Caroll) réécrit par Pierre Dubois et vous aurez une bonne vision de ce qu’est l’album. L’imaginaire débridé de l’auteur donne lieu à des scènes complètement loufoques. D’autant que Jean-Michel Michaud se donne du mal pour incarner au mieux les lubies de Simon. Le graphisme participe largement à cette évasion avec moult détails sur chaque case et parfois de grands angles spectaculaires et renversants. Alan Simon glisse souvent des jeux de mots par-ci par-là et les dialogues sont truculents : avec de tels personnages, c’est le minimum, Cornedouille ! La scène du Louvre reste mémorable avec un parcours qui se mue en pastiche improbable des plus célèbres œuvres exposées par le musée. Malheureusement, tout n’est pas toujours très drôle et le récit finit par faiblir tant les digressions sont nombreuses. A l’image d’un scénario qui part dans tous les sens, le graphisme est parfois fouillis, même si le travail de Michaud est impressionnant de bonne volonté et de courage. La série a le mérite de transformer le registre bien connu des elfes et des lutins en en faisant de l’héroïc... fantaisiste !
