L'histoire :
Écosse, hiver 1979. John Mac Donald, Kolia Krasnov et Iouri se recueillent sur la tombe d'Edward Maguire, évoquant un secret. Le lendemain, Kolia et John se rendent chez Sir Anthony Blunt, ancien conservateur de la collection royale, qui est dans l'œil du cyclone suite à des révélations de la presse : il a admis avoir été dénicheur de talents pour l'Union Soviétique. Anthony Blunt les reçoit et évoque ses liens avec Tess Rothschild, la sœur d'Edward Maguire. Il leur raconte ses souvenirs et pourquoi il a cédé aux sirènes soviétiques... Tout commence en 1931, quand Harold Philby, alias Kim, lors d'une virée en moto dans le Nord de l'Angleterre, glisse et se blesse. Soigné par une famille très modeste, il est touché par leur générosité et leur grand cœur des conditions de vie très difficiles. c'est une révélation pour Harold. Remis sur pied, il rencontre le professeur Robertson, directeur d'études économiques et... Guy Burgess, qui tranche avec ses positions politiques et sociales. Le jeune garçon aime provoquer dans cette société ancrée dans ses traditions. Il invite Harold à venir écouter le professeur Dobb, à la Maison Rouge, le lendemain...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Cinq de Cambridge (Cambridge Five ou Magnificent Five en V.O.), c'était un authentique groupe d'espionnage recruté par l'ancêtre du KGB (le NKVD) qui a travaillé pour le compte de l'Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide. Leurs noms : Kim Philby (nom de code : Stanley), Guy Burgess (nom de code : Hicks), Donald Duart Maclean (nom de code : Homer), Anthony Blunt (nom de code : Johnson) et John Cairncross (nom de code : Liszt). Cette intégrale réunit les trois albums (Trinity, 54 Broadway, Les étangs du patriarche) qui se placent dans la continuité des Cosaques d'Hitler, conçu par le même duo d'auteurs : Valérie Lemaire au scénario et Olivier Neuray au dessin. La scénariste reste didactique, faisant de temps en temps un pas de côté en donnant au récit une âme, par l'humour so british et la pertinence des dialogues. Ce qui frappe ici, c'est l'idée que ces hommes étaient animés par une volonté sociale progressiste, mais qu'ensuite, ils furent rattrapés par les illusions perdues. Le trait de Neuray, tout en ligne claire détaillée, restitue une ambiance feutrée et délicate avec les couleurs précises de Dominique Osuch. Une belle intégrale qui réveillent un moment de l'Histoire... à (re)découvrir.