L'histoire :
L'Europe vit la conséquence de la crise de 1929, la montée d'une conscience politique nouvelle sur des enjeux économiques et géostratégiques forts. L'influence croissante du parti National Socialiste d'Adolf Hitler devient un sujet de préoccupation pour toute le continent, alors que l'Union Soviétique semble proposer une alternative sociale et politique. Dans ce contexte très troublé, de jeunes étudiants de l'université de Cambridge prennent conscience de la violence des inégalités de classe dans leur propre pays, et se rapprochent du Parti Communiste. Parmi eux Guy Burgess et Harold Philby, alias Kim, qui a été soigné par une famille très pauvre du nord de l'Angleterre à la suite d'une chute de moto dans les rues de leur ville. La générosité de ces gens très modestes, mais aussi la dureté de leurs conditions de vie, ont provoqué chez Kim une forme de révélation. Il doit se lancer dans l'action politique pour faire changer les choses. La rencontre avec Guy sera un catalyseur, le jeune homosexuel dans une société traditionaliste aimant ajouter la provocation à ses prises de position politiques ou sociales. Lors d'une première rencontre avec un intellectuel marxiste, les bases sont jetées pour une forme de coopération avec les idéaux communistes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Les Cosaques d'Hitler, Valérie Lemaire et Olivier Neuray poursuivent leur travail en commun sur un nouveau récit historique. On pourrait presque le considérer comme une prolongation de leur précédent diptyque, puisque les fameux cosaques sont évoqués par l'un des personnages au début de l'album. Mais les deux histoires sont totalement indépendantes, malgré la proximité de la période. La scénariste a toujours à cœur d'utiliser des éléments historiques authentiques comme colonne vertébrale de son intrigue, ce qui la conduit à nous présenter de nombreux personnages, et rend la première lecture de l'album un peu complexe. Une volonté de justesse qui réduit la part romanesque de ce premier tome, dont on retient essentiellement les frasques de jeunes étudiants homosexuels qui se lancent dans l'action politique. Il s'agit surtout d'une introduction, qu'Olivier Neuray tente de rendre lisible en insistant sur les caractéristiques physiques de ses personnages. La « sorte » de ligne claire, à la Giardino, du dessinateur, reste un atout pour la lecture de ce premier volume, dont les pages parfois denses restent très fluides. Mais il va falloir que la grande Histoire d'espionnage que méritent ces personnages célèbres démarre sans tarder à la parution du tome 2...