L'histoire :
Février 2009, Arena de Zagreb. La finale du championnat du monde de handball oppose la France à la Croatie. Les Bleus, champions olympiques, rêvent d’un doublé historique, mais les Croates jouent à domicile, portés par une ambiance électrique et 15 000 supporters survoltés. Nikola Karabatic, joueur emblématique des Tricolores, attire tous les regards, d’autant plus qu’il est d’origine croate. Pendant que son frère Luka suit le match à Montpellier avec ses coéquipiers et que ses parents, Lala et Branko, sont dans les tribunes, Nikola se concentre, plongé dans sa bulle. Avant la rencontre, son père Branko lui a confié des conseils précieux : « Ils vont te provoquer sur tes origines. Ne cède pas. » Retour en 1985, en France, où tout commence. Branko, ancien gardien de l’équipe nationale yougoslave, devient entraîneur du club de handball de l’AS Robert Saussu. Rigoureux et exigeant, il impose une préparation physique intense et fait rapidement progresser l’équipe. Fraîchement arrivé dans ce pays qu’il apprécie pour son accueil, Branko espère bientôt y faire venir sa famille. Pendant ce temps, son jeune fils Nikola, encore inconnu, s’apprête à suivre ses pas.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nikola Karabatic, triple champion olympique, quadruple champion du monde, quadruple champion d’Europe, est l’athlète le plus titré de l’histoire du handball avec 11 médailles d’or. Il est plus qu’un simple athlète : il est une légende vivante auréolée de titres et de records. Alors que sa carrière a pris fin avec les Jeux Olympiques de Paris en 2024, ce premier album d'un diptyque nous plonge dans les racines d’un géant. Habitué aux romans graphiques, Nejib sort de son carcan. Son scénario trouve un équilibre parfait entre l’intime et l’épique, dévoilant à la fois la quête d’excellence d’un champion et l’histoire d’un exil porteur de rêves. Il faut dire que l'auteur a enchaîné les entretiens minutieux avec les Karabatic et leur entourage (on apprend notamment que les frères Karabatic sont des mordus de sports et ont pratiqué bon nombre de disciplines, juste pour le plaisir. Le récit richement documenté alterne entre l’arène brûlante de Zagreb en 2009, où Nikola affronte son passé croate dans un match décisif, et les années 80, où son père Branko pose les fondations de ce qui deviendra une dynastie sportive. Graphiquement, Christopher opte pour un style dépouillé, aux couleurs vives, où les personnages, expressifs et immédiatement reconnaissables, prennent le pas sur des décors minimalistes. Ce choix esthétique renforce la focalisation sur les émotions et la tension des scènes, qu’il s’agisse des parties dialoguées ou de l’intensité dramatique des matchs. Un indispensable qui donne envie de plonger dans le second volet. Rendez-vous pris en octobre 2025 !