L'histoire :
Au cœur de la ville de Saint-Florentin, une chauve-souris recourt au service de madame Kivouatou, la voyante extra-lucide. Souffrant d’une amnésie partielle, le chiroptère veut rentrer chez lui, au royaume de Ratapiniata, mais il n’arrive plus à se rappeler où cela se trouve. S’aidant de sa boule de cristal, la voyante explique à son client qu’il va devoir se rendre dans un endroit appelé le « bosquet joyeux » pour entrer en contact avec une souris du nom de Sibylline. En effet, la souris possède le seul et unique exemplaire de La lune rousse illustrée, un grimoire dans lequel est expliqué comment rejoindre le royaume de Ratapiniata. Après s’être fait indiqué le chemin pour aller au bosquet joyeux, la chauve-souris assomme la voyante et file en direction du grimoire. Pendant ce temps, au bosquet joyeux, justement, Sibylline se dispute avec Taboum, son amoureux. En effet, la souris en a ras-la-casquette du train-train quotidien et de vivre chaque jour la même journée. Contrairement à son compagnon, elle n’en peut plus de la routine qui se résume à faire de la tarte au potiron pendant que Taboum se la coule douce auprès du feu. Alors qu’ils sont en train de se chamailler, ils sont rejoints par Verboten, le brigadier zélé. Le hérisson leur annonce qu’ils viennent d’être cambriolés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Série emblématique du regretté Raymond Macherot, Sibylline s’est vu offrir une renaissance l’année dernière par le trio composé de François Corteggiani (au scénario), Netch (dessin et couleur) et Cookielie (couleur). Après un premier tome moyen, on attendait avec impatience de voir si le second monterait le niveau d’un cran. Au risque de briser le suspense, on peut déjà dire que c’est plutôt le cas. Ici, l’héroïne qui s’ennuie fermement, va voir sa routine brisée par l'arrivée d’une chauve-souris mâle aux intentions plutôt troubles. D'abord cambrioleur, le chiroptère finit par se repentir pour s’associer à Sibylline et à son amoureux ; mais en même temps, son amnésie pourrait très bien guérir et changer encore son comportement. Cette intrigue est surtout l’occasion de nombreuses péripéties et d’humour via le tempérament bien trempé de l’héroïne, mais également via le hérisson policier à la fois zélé et un peu idiot ; ou encore via Flouzemaker, le corbeau homme d’affaire obnubilé par le profit. Si cette seconde aventure demeure courte (seulement 30 pages), elle est néanmoins plus dense et plus agréable à lire que la précédente. Aux dessins, Netch est toujours à l’aise dans les pantoufles de Macherot. Il rend un très bel hommage au créateur de la série avec des graphismes très proches de la série originelle, mélange très plaisant de l’âge d’or franco-belge et de l’univers animalier disneyen des années 70-80. Un second album réussi, à savourer en famille…
