L'histoire :
C’est en 600 avant J-C, que les Phocéens, peuple venu de Grèce, décident de fonder un comptoir commercial dans une petite calanque abritée du vent local que l’on appelle mistral. Ce petit port tranquille prospéra et s’entoura rapidement d’un rempart, preuve de son importance. Puis la cité devint au fil des années et s’affirma au fil des siècles comme un haut-lieu du commerce méditerranéen. D'abord foyer de rayonnement de la culture grecque, son économie passa ensuite sous le contrôle de Rome. Et Massalia devint Massilia quand Auguste monta sur le trône. Ayant survécu aux nombreuses guerres puniques ou civiles qui déchirèrent le monde antique, son commerce réussit à chaque fois à tirer son épingle du jeu, triomphant avec Scipion contre Carthage ou sachant faire amende honorable face à César et à la concurrence de la récente Aix-en-Provence. A l’image de ses installations urbaines, telles les thermes, le forum ou le théâtre, sa société se transforma profondément au fur et à mesure que son développement le permettait. Aux premiers dieux indigènes, se substituèrent Athéna, Apollon et Artémis, bientôt romanisés sous le panthéon latin. Les objets et témoignages archéologiques témoignent véritablement de cette période de grandeur de la plus vieille cité de France, avant une longue période de sommeil quand débuta le Moyen-Age…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Elle fait les gros titres de l’actualité et souvent à ses dépens. Marseille, autrement appelée communément « la cité phocéenne », capitale de la culture 2013, laisse rarement insensible les visiteurs qui l’ont un jour approchée ou traversée. Connue pour ses magnifiques calanques, peu imaginent pourtant l’histoire si riche que vécue cette ville aujourd'hui millionnaire. Si au cours de ses aventures, Alix ne s’y est pas attardé, la série consacrée à ses voyages ne pouvait pas ignorer la plus veille fondation civique française. D'abord comptoir commercial grec au succès rapide, la cité doit ensuite composer avec l’envahissante expansion romaine qu’elle préférera soutenir au détriment de la punique Carthage, au meilleur de ses intérêts. Malgré le siège qu’elle essuya face à César (pour s’être fourvoyée du côté de Pompée), son rayonnement n’en subit qu’un ombrage momentané : les grands travaux d’aménagement urbains qui furent réalisés sous l’Empire en témoignent. Forum, théâtre, thermes, etc., l’album revient en détail sur les agréments collectifs dont bénéficiait le citoyen ou visiteur de passage de la nouvelle Massalia, rebaptisée Massilia. En définitive, seule la disparition progressive de l’Empire – couplée à l’ombrage grandissant de sa voisine Aix-en-Provence – finit par avoir un temps raison du rayonnement de l’ambitieuse cité méditerranéenne à la population si cosmopolite. Sur tous ces aspects (et d’autres encore), l’ouvrage réalisé par Gilbert Bouchard propose une synthèse illustrée de qualité. Alors, si vous êtes un fan du défunt Jacques Martin ou de son « fils » Alix, un simple amateur d’Histoire ou encore un citoyen curieux de mettre en perspective l’actualité, il existe bien des raisons de parcourir les pages de ce 38ème numéro des Voyages. Ou comment s’instruire à peu de frais et avec plaisir !