L'histoire :
Dans la baie de Libertalia, sur l’île de Madagascar, tout le monde s’inquiète d’entendre tirer le canon. Que ce soit sur la mer, ou dans les terres, avec les hollandais qui se livrent au trafic de jeunes femmes « naturelles ». Misson s’approche des terres de Carracioli, mais le prêtre a fait tirer le canon pour célébrer une union… Carracioli a fait construire une immense maison des prières, alors que Misson a demandé que chacun s’occupe de fortifier l’île contre les attaques extérieures. Les deux hommes se quittent sur un désaccord, mais deux jours plus tard, Carracioli accueille dans cette maison Fanihy, la femme de Misson, et lui offre sa croix de baptême. Le lendemain, en conseil, Misson demande que l’édifice construit contre ses ordres et sans l’accord de l’assemblée, soit détruit. Le prêtre argue que les unions entre Liberi et Naturels sont importants pour l’avenir de Libertalia, et sauve sa maison. Mais une jeune femme Naturelle est retrouvée morte assassinée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les problèmes s’amoncellent sur Libertalia. Alors que Misson et Carracioli semblaient si proches, l’histoire les a vus se séparer peu à peu. Le sabre et le goupillon entraînent derrière eux les hommes, déchaînent les passions. L’île est coupée en deux, sans compter ceux qui, tout simplement, sont des porcs racistes et prédateurs sexuels. Sur l’île de la liberté, c’est l’heure de vérité, et elle sera bien sombre. Le scénario est magnifiquement bouclé par Fabienne Pigière et Rudi Miel. Le côté sombre de chacun a dévoré peu à peu la part lumineuse, et les instincts bestiaux ont pris le dessus. Les sujets mis sur la table sont encore nombreux. Il n’y a pas de temps mort et le récit est d’une grande efficacité, sans facilités. Le trait de Paolo Grella, toujours précis, dessine parfaitement la folie des hommes et la beauté des paysages. Les trois auteurs livrent un triptyque à couper le souffle, qui fleure bon l’aventure et le grand large, tout en étant d’une grande intelligence. Une fin en apothéose, comme on l’espérait.