L'histoire :
Risa, une jeune prostituée, a été contrainte de tuer son proxénète, qui était en train de l’agresser, dans la chambre de son hôtel de passes. Couverte de sang, la jolie jeune femme file sous la douche puis s’enfuit. Sur le trottoir, elle entre en collision avec Shin’ichiro, un architecte qui vit sur son lieu de travail depuis une dispute avec sa petite amie. Pressée, la jeune femme s’excuse et repart aussi sec sans s’apercevoir qu’elle perd son portefeuille. Elle ne le découvre qu’au moment d’acheter son ticket de bus. Heureusement, il lui reste un peu de liquide pour monter à bord du véhicule. Alors que le bus a déjà démarré depuis quelques minutes, Risa aperçoit une petite fille cachée sous le siège de devant, en train de fouiller son sac. La mystérieuse fillette prend peur mais Risa la rassure en entamant la conversation et en lui offrant la boîte de bonbons qu’elle convoitait. L’enfant refuse de parler mais semble voyager seule. Risa décide alors de la prendre sous son aile. Arrivées au terminus, les deux filles descendent et prennent un petit déjeuner avec vue sur la mer. Pendant ce temps, Shin’ichiro fouille le portefeuille qu’il a ramassé et trouve une carte de visite d’une certaine Tsukiyo logeant dans la chambre 605 de l’hôtel de passe le « White Rabbit ». Le jeune homme, qui cherche un nouveau sens à donner à sa vie, se rend sur place…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà dessinateur de Brouillard sur le pont de Bihac, Gabriel Germain revient avec un one-shot dans lequel il est seul aux manettes, avec tout de même la participation scénaristique d’Olivier Bocquet. Dans cette histoire, l’auteur fait se rencontrer trois personnages différents, dont le point commun est d’être perdu dans leur vie. Le récit propose alors classiquement de suivre les protagonistes en découvrant peu à peu leur passé et les raisons qui les ont amenés à leur situation actuelle. Le scénariste se montre original en ajoutant une once de fantastique à son histoire. Ainsi Risa parvient à être présente à deux endroits en même temps : présente aux côtés de la fillette au cours de sa fuite, mais aussi dans la chambre de son crime où elle a une apparence fantomatique. Dans le même temps, Hana, la petite fille, se balade avec un mystérieux coffret contenant une fleur qui brille et à laquelle elle parle. Bref, le récit est accrocheur, onirique, mystérieux et on suit avec beaucoup d’intérêt les personnages dans le but d’en découvrir plus sur eux. En creux, Germain évoque l'importance de nos racines, d'une enfance heureuse dans la construction de notre personnalité. Cependant, certains passages rallongent un peu inutilement l’histoire qui aurait sans doute gagné à être un peu plus courte. Les dessins très manga-formés de Germain – le récit se déroule dans un Japon contemporain – sont eux aussi appréciables, avec néanmoins une faiblesse au niveau de certains décors. Pour conclure, Lune et l’autre est un one-shot avec quelques petites faiblesses, qui reste néanmoins très plaisant à lire.
