L'histoire :
Momo, une fillette espiègle aux cheveux roux et courts, vivait seule avec sa grand-mère… jusqu’à ce que cette dernière meure une crise cardiaque devant la vitrine du boucher. Les gens du quartier se réunissent alors pour savoir comment gérer la situation. Car le papa de Momo est un marin parti en campagne de pêche pour plusieurs semaines. Le poissonnier refuse qu’on confie la gamine aux services sociaux. Il propose de l’accueillir chez lui. Epuisée par sa tristesse, Momo s’est endormie. Elle se réveille entourée de chats dans un environnement qu’elle ne connait pas. Or la première personne qu’elle voit, c’est ce gros poissonnier barbu et chauve, qu’elle n’aime trop pas ! Tout d’abord, Momo prend peur. Puis le poissonnier lui explique et la rassure, en lui promettant qu’il ne s’agit que de quelques jours, en attendant que son papa revienne de la pêche. Momo est totalement rassurée après avoir pu avaler un succulent plat de saucisse-purée. Pour autant, elle n’a pas perdu son caractère frondeur. A peine le poissonnier est-il occupé avec un livreur, qu’elle en profite pour prendre la poudre d’escampette. Direction la plage, d’où elle espère apercevoir le bateau de son papa…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le récit paradoxalement triste et joyeux sur un épisode d’enfance de la petite Momo se conclut avec ce second épisode, une nouvelle fois de 81 planches. Le cliffhanger du tome 1 s’était avéré particulièrement tragique : la grand-mère de Momo cassait subitement sa pipe, laissant la fillette quasi orpheline. Le scénariste Jonathan Garnier s’emploie dès lors à remettre en scène tous les personnages définis au tome 1 – le poissonnier, le clochard, Françoise, Banane et les copains de son âge – dans un contexte du début des années 90 à peu de choses près vécu par l’auteur. Tous vont composer une période de transition pleine de doutes et d’émotions, vécue depuis les yeux de la petite héroïne. Au centre de la narration, en proie à la grande angoisse infantile de l’abandon parental, Momo est in-cro-ya-ble-ment attachante. On a d’autant plus envie de lui accorder l’amour qu’elle réclame, qu’elle alterne aussi son chagrin avec un caractère sacrément vivant. Le dessin coloré, moderne, stylisé et expressif de Rony Hotin, pour qui il s’agit de la toute première BD, fait le reste. En tout cas parfaitement adapté à la tonalité aigre-douce de ce récit « jeunesse » (mais pas que), promis à un succès mérité. Peut-être un second cycle sera-t-il alors envisagé…