L'histoire :
L’exposition des photos du boxeur John Treburt plonge la ville balnéaire de New Cherbourg dans un certain trouble, notamment en raison du cliché d’une « danse de Saint Elme ». Ce phénomène mystérieux et local montre des ballets de jets d’eau virevoltant en chorégraphie dans l’air au-dessus de la mer ou d’une rivière. De nuit, un cambrioleur pénètre dans la grande de l’exposition et tente de s’emparer de la fameuse photo… mais il est surpris par les teckels qui gardent le lieu ! Mordu au poignet, il s’échappe en brisant une vitre. Ce voleur, c’est Côme Glacère, qui travaille avec son frère jumeau Pacôme pour les services secrets de la cité-état. Et qui tente de se rabibocher – en vain – avec son frère, après une brouille durable. Et tandis qu’Anton invente un ingénieux système électrique pour diriger les zouïdes – de précieuses et rares créatures marines proches des méduses – Cléon, rasé de près, est de retour au cabinet de d’étrangeté de Mme Chaffrey. Il s’était fait passé pour mort pour protéger la civilisation sous-marine des grondins, suite à un malencontreuse catastrophe qu’il a provoquée avec son robot géant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parti dans tous les sens avec un tome 1 diablement prometteur, surfant sur plusieurs genres piquants – espionnage, fantastique, uchronie – New Cherbourg story n’est toujours arrivé nulle part. Avouons qu’au tome 5, on s’y perd, et pas qu’un peu, dans les multiples intrigues croisées qui fonctionnent à la manière d’une vaste saga chorale, dans une ville de Cherbourg coincée dans des années 1930 réinventées. Une première page de résumé n’est pas de trop pour remettre les différentes intrigues dans leur contexte, mais toujours pas pour s’y attacher, faute de héros réellement charismatiques ou porteurs d’une intention insaisissable. Il y a le phénomène aquatique des danses de saint Elme ; une civilisation humanoïde sous-marine de grondins ; la compréhension en progrès des « zouïdes » ; des frères jumeaux qui se transforment en pierres (et ça fait « pop ! ») ; une agent secret qui plante sa formation ; un boxeur-photographe emprisonné à tort ; un robot géant qui explore les fonds marins… Et on va où avec tout ça ? Au scénario, Pierre Gabus se fait surtout plaisir en réinventant sa ville sous un prisme multi-fantasmagorique de série B. La série est d’ailleurs publiée en parallèle et au compte-goutte dans le quotidien La presse de la Manche (cet opus correspond aux numéros du 14 janvier au 23 juin 2024). Le dessinateur Romuald Reutimann s’amuse aussi visiblement beaucoup avec cette réinvention des années 30 à la sauce américano-cherbourgeoise, dans un axe très « BD à papa » (les pages de garde s’inspirent des Tintins des années 50 !).
