L'histoire :
Malkia Rodon, princesse de la splendide Mauranie touchée par la guerre civile, a retrouvé la mémoire. La mine de Zamarat anéantie par le feu et les flammes, elle n’a plus qu’une idée en tête : rejoindre son dictateur de père et en finir avec ses atrocités. La route est encore longue. Les soldats de l’armée révolutionnaire veulent sa peau et l’empêcher à tout prix de rejoindre le roi. D’ailleurs, elle ne tarde pas à tomber entre leurs mains. Pourtant, c’est une alliée de la révolution, étant donné qu’elle est elle-même secrétaire du mouvement « Mauranie Nouvelle ». Elle a cependant désobéi aux ordres du colonel Siri en venant dans le territoire, apportant avec elle l’espoir d’une nouvelle monarchie, plus juste. L’armée révolutionnaire a enfin trouvé le « Coffre Noir », immense forteresse flottante dans laquelle le roi Rodon à l’agonie résiste encore et toujours à l’assaut, espérant revoir sa fille avant sa chute et sa mort. Pourtant, il semble que ce soit une armée de vieux singes qui a pris possession du navire et qui pilonne au hasard les abords du fleuve.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Coffre noir marque la fin d’une étrange épopée dans un pays imaginaire et néanmoins réaliste, où règne la révolution. Parachevé par cet ultime épisode, Paradise propose dans sa globalité une œuvre intéressante et un peu à part, malgré un départ peu enthousiaste du public. Dans ce dernier volet, Benoît Sokal et Brice Bingono jouent plus que jamais la carte de l’atmosphère envoûtante de la solitude, ou pesante d’une révolution qui a du mal à accoucher. Le dessin pourtant peu détaillé de Bingono renferme indéniablement un charme particulier. Il bénéficie une fois de plus de la mise en couleur de Jean-François Bruckner. Une bonne partie des clés de l’histoire ayant été dévoilée dans le volume précédant, on pouvait s’attendre à une conclusion très maîtrisée. Néanmoins, une partie du mystère demeure. A tord ou a raison, Sokal scénariste laisse une part d’interprétation et d’imagination au lecteur, le laissant en proie à un sentiment mitigé, à la fois enchanté et un peu déçu…