L'histoire :
En Acadie, au printemps 1607, un vieil indien sage, Membertou, scrute l’océan. Deux colons amis français le hèlent pour se foutre gentiment de sa poire et tenter de lui extorquer – une énième fois – l’emplacement d’un éventuel probable filon d’or potentiel… A cette époque, les français ont en effet sympathisé avec les tribus locales, afin d’établir des relations commerciales prospères. Au mieux, ces relations amicales laissent les peaux rouges perplexes ; au pire, elles les agacent passablement. Membertou leur annonce alors qu’un navire en provenance du continent européen est en approche. Aussitôt, les français s’excitent et s‘apprêtent à recevoir leur émissaire en grandes pompes. Ils espèrent d’éventuels subsides permettant d’étendre la colonie. Triple hélas…
En 1907, une troupe d’ouvriers s’affaire à construire le pont de Québec, prévu pour surpasser l’impressionnant Firth of Fortf Bridge écossais. Parmi eux, un jeune homme est intrigué par les Mohawks qui ne craignent pas de travailler à des hauteurs impressionnantes… contrairement à lui. Nargué par ses collègues pour ce vertige maladif, il leur parie qu’il sera capable de monter tout en haut de la structure et qu’il le prouvera en y posant un boulon peint couleur d’or…
En novembre 1955, un adolescent regagne à contrecœur son internat catholique hyper strict de Québec. Il s’y fera pourtant un ami d’une grande force d’âme et de caractère…
Le premier janvier 2008, à 6h20 du matin, une troupe de fêtards passablement éméché vient réveiller les 4 membres d’une maisonnée, pour leur souhaiter la bonne année. Ils les entrainent faire la fête dans chacun des foyers de la famille, toute la journée durant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette année, la ville de Québec a 400 ans. Pour marquer le coup, le festival de la BD francophone de Québec a impulsé 4 équipages d’auteurs franco-québécois à livrer des courts récits inspirés de cette ville. Classés et réunis suivant une logique chronologique, le résultat est – par définition – inégal, mais invariablement agréable. On y découvre ici une anecdote historique sur la colonie française, là un phrasé typiquement québécois, mais toujours cette chaleur humaine qui caractérise le tempérament de nos cousins d’outre atlantique. La première histoire, De la fondation de Québec, scénarisée par le français Emile Bravo et dessinée par le canadien Jimmy Beaulieu, revient sur les circonstances de la création de la ville par Samuel de Champlain (le 3 juillet 1608) – où l’on apprend que le mot Québec vient de l’iroquois « un détroit dans le fleuve ». La seconde, Le boulon d’or, s’intéressant au drame de l’effondrement du pont en construction (août 1907) est scénarisée par le canadien Pascal Girard, et dessiné par le français Etienne Davodeau. L’amitié naissante entre deux lycéens (La porte Saint-Jean), imaginée par Philippe Girard et dessinée par Emmanuel Moynot est sans doute celle qui emprunte le moins à l’identité québécoise propre. Enfin, on reconnait la truculence du montréalais d’adoption Jean-Louis Tripp (au scénario) dans Les cousins, dessinés par Jean-Sébastien Duberger…