L'histoire :
En compagnie du guide Bjorn et d’Ellen, Adam est en train d’accomplir une périlleuse mission de sabotage vers un laboratoire de la firme biogénétique Diosynta, situé sous les glaces du Spitzberg. Enceinte, sa compagne Agnès le pilote à distance depuis la demeure bruxelloise de Rika Mercier. Mais deux visiteurs imprévus sonnent à la porte : de manière plus qu’inattendue, le binôme à la tête de Diosynta veut… négocier ! En effet, une enquête sur la destruction de la vallée place la firme en fâcheuse posture médiatique et juridique. Alors Diosynta propose d’offrir à la Résilience une réserve naturelle en dehors de l’Europe, contre leur silence. Quand bien même cette offre est alléchante, Rika refuse poliment. Pendant ce temps, Adam, Bjorn et Ellen ont accosté sur le Spitzberg et ont entamé 5 jours de marche à travers les paysages désolés et glacés du Spitzberg, à une époque où il n'y a que 4h de soleil par jour. Armés contre les ours, ils se dirigent vers le labo, encordés sur un glacier, lorsque soudain Ellen tombe dans une crevasse cachée par les congères. Adam et Bjorn retiennent la chute avec leur encordage… Or c’est le moment que choisit un ours polaire pour attaquer Bjorn. Dans l’agression sanglante, d’un coup de griffe, l’ours coupe la corde. Adam et Ellen tombent au fond de la crevasse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme il l’avait fait pour les deux précédents tomes, Augustin Lebon se livre tout d’abord à une habile synthèse pour résumer en une (première) planche tout ce qu’il y a besoin de savoir pour entamer ce nouveau tome sans avoir besoin de (re)lire les précédents volumes. Un exercice exemplaire, dont devraient s’inspirer bien des séries à suspens… Puis l’intrigue reprend là où nous l’avions laissée. L’auteur nous avait abandonnés sur un aimable cliffhanger : l’un des boss de Diosynta, le pire ennemi de la Résilience, sonne à la porte de la maison où se trouve Agnès. Lebon s’en sort avec une pirouette imprévisible… qui fera sens ensuite. Puis aussitôt, l’adrénaline monte en flèche, avec le trio de héros saboteurs en méga fâcheuse posture sur un glacier du grand Nord. Dans le blizzard du pôle, les coursives du labo ou même avec la fin de grossesse crispée d’Agnès, la tension ne retombera jamais au cours de ce tome 4, sans doute le plus réussi en matière de narration d’action. La cause écolo un brin naïve et caricaturale mise de côté, Lebon prouve qu’il sait admirablement mener un récit à suspens. Son dessin semi-réaliste est totalement maîtrisé et agréable, son découpage des cases et la variété de ses cadrages se montrent irréprochables. Il boucle l’intrigue en 54 planches, avec une dernière page bilan un peu kitch (sept ans plus tard, que sont-ils devenus ?). Celle-ci semble indiquer que la série ne comportera pas de troisième cycle…