L'histoire :
Alors qu’elle était enfin arrivée au cœur de Paris, prête à rechercher son père, Kârinh est arrêtée par un groupe d’Hommes qui la retiennent captive tout en enchaînant les interrogatoires. Leurs questions sont plutôt simples. Ils veulent savoir qui a eu l’idée d’envoyer des habitants de « l’Arche » vers la Terre, alors qu’ils n’avaient plus quitté la station orbitale depuis 40 ans. Et surtout, quel est le réel objectif de cette expédition ? Ils souhaitent également connaître l’ordre de mission de Kârinh en tant que commandant de bord et pourquoi elle est la seule jeune du groupe. La jeune femme répond avec toute l’honnêteté du monde qu’elle ne sait rien de tout cela. Elle rêve juste depuis toute petite de visiter Paris, et elle s’est portée volontaire sans se soucier des enjeux du voyage. Dubitatifs, les hommes remettent l’humaine de l’Arche en détention avant un nouvel interrogatoire. Le lendemain, à son réveil, Kârinh découvre que sa « cellule » n’est pas bien fermée. Elle en profite pour s’éclipser afin de découvrir où elle est. À peine-a-t-elle mis les pieds dehors, qu’une pluie violente s’abat sur elle et l’oblige à trouver un abri. Hélas, l’endroit où elle se réfugie est une zone extrêmement toxique où il faut être équipé pour survivre. Heureusement, l’homme responsable de sa libération la sauve in extremis et l’emmène dans son repaire pour la soigner…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le tome précédent, le scénariste Benoît Peeters nous révélait la vraie raison de la passion de son héroïne pour la ville de Paris. En effet, Kârinh espère bien retrouver son père et ainsi faire la lumière sur ses origines. Cette seconde partie nous fait donc découvrir cette quête tout en nous dévoilant la ville de Paris version XXIIème siècle, à peine aperçus lors de l’album précédent. Cette seconde et dernière partie est alors l’occasion de nous en mettre doublement plein la vue. Tout d’abord grâce à un récit d’anticipation et de science-fiction très prenant, avec de nombreux rebondissements. Mais également grâce à l’excellente mise en images de François Schuiten. Le dessinateur nous propose un univers entre modernité, pollution et onirisme mélangeant futurisme et inspirations issues des œuvres d’auteurs comme Jules Verne et Albert Robida. Le récit prend son temps, sans jamais donner l’impression de traîner en longueur pour autant. Le tout donne même lieu à une fin ouverte pouvant éventuellement déboucher sur une suite. Cette fin de diptyque ne décevra pas ceux qui ont apprécié la première partie. Pour les autres, il n’est pas trop tard pour se lancer dans la lecture de cette œuvre d’anticipation digne de René Barjavel…