L'histoire :
Alors qu'un commandant français se trouve en fâcheuse posture face à des troupes mexicaines supérieures en nombre, il voit débarquer les Bouchers Bleus, le troisième escadron de chasseurs d'Afrique commandé par Félix de Castelbajac. Le jeune militaire français est devenu un commandant redouté au cœur de la campagne militaire française au Mexique. Il n'hésite pas à exécuter ses prisonniers de guerre, répondant à la lettre aux ordres de l'empereur Maximilien. Quelques mois plus tôt, c'est dans le bureau du maréchal Bazaine que Félix s'est vu confier une mission à haut risque, qui répondait à son envie d'aller en première ligne. Il s'agit d'aller chasser le général Corona de la région du Sinaloa, en franchissant un crête montagneuse périlleuse dans l'ouest du pays. Au même moment, la jeune Esmeralda, toujours follement amoureuse du capitaine, se voit confiée à une congrégation de sœurs carmélites, dont la rigueur devrait mater l'esprit de rébellion et l'indiscipline de la jeune enfant. Félix n'imagine pas alors que leurs destins vont se croiser de nouveau...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après quatre épisodes en compagnie de Félix, on découvre encore bien des aspects du personnage, qui devient ici un militaire sans scrupules, d'une grande cruauté. Le scénariste Yann veut probablement faire de son héros une incarnation de cette campagne militaire française sous Napoléon III, qui se solda par un échec après des épisodes très violents. Il prend soin de positionner Félix dans des moments historiques clés de cette expédition, et de le mettre face à des acteurs réels de l'histoire. Comme on devait s'y attendre, Esmeralda est très présente dans ce nouveau diptyque, qui navigue du couvent aux champs de bataille sans logique évidente. Les scènes se succèdent sans fil conducteur marquant, formant un récit certes dépaysant mais jamais surprenant. Félix Meynet nous offre une multitude de paysages et d'uniformes très colorés, voire bariolés, prenant plaisir à mettre en scène des multitudes de soldats dans des scènes spectaculaires. Son trait est rapide et parfois un peu caricatural, privilégiant les enchaînements spectaculaires et les contrastes de couleurs. Les deux auteurs se connaissent et s'entendent bien, mais la succession et l'efficacité narrative des scènes d'action ne comble pas l'absence d'une ligne directrice forte. Une série de plus dans l'impressionnante biographie de Yann, mais certainement pas, à ce stade, le point culminant de sa carrière.