L'histoire :
2016. Statford-Upon-Avon, fief de Shakespeare. La Holy Trinity Church, où est enterré l’auteur, est en travaux. Kathleen Larch œuvre pour la protection du patrimoine shakespearien. Elle demande à Gilles Tooret, ouvrier en bâtiment, à ce que les ossements du dramaturge ne soient pas déplacés durant la rénovation, comme inscrit sur l’épitaphe de sa tombe : « Mon ami, pour l'amour de Jésus, abstiens-toi de creuser la poussière enfermée ici. Béni soit celui qui épargne ces pierres. Et maudit soit celui qui déplace mes os ». Cependant, son malicieux chien Roméo vole l’un des os et se carapate avec. La colère de Shakespeare ne se fait pas attendre, les vitraux volent en éclat : il vient de leur lancer une malédiction ! Roméo poursuit sa balade en ville, prend le métro pour rencontrer Tom le SDF, passe devant le ministre Timon qui vient de se disputer avec un cab, croise aussi son fils Lysandre… En même temps, le peuple gronde et se soulève face à la haine montante des politiques. Comme la British Library est menacée par un incendie, Kathleen y récupère une édition originale de l’auteur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’idée de transposer les textes de Shakespeare dans des péripéties urbaines actuelles est plutôt originale. Cela devient une œuvre décalée des temps modernes avec la pièce écossaise en toile de fond. En effet, Macbeth est leader de la restauration rapide mais veut régner en maître sur l’empire britannique. Il a d’ailleurs écarté la Reine, qui opposera une vaine résistance. Sous couvert d’une malédiction jetée par le maître de la littérature anglo-saxonne himself, plusieurs extraits de ses œuvres remplissent les phylactères (Richard III, Hamlet, La nuit des rois, Coriolan, Roméo et Juliette...). La tragédie est sur chaque page, jusqu’à la découverte par Kathleen Larch de l’œuvre finale qui inspire ce déferlement de violence… Macbeth, roi emprunt de folie à force de conquête et de pouvoir, fait régner le chaos autour de lui. La rencontre avec les différents personnages phares de cet opus est astucieuse. Il faut suivre attentivement les pérégrinations de Tooret et du chien Roméo, au risque de vite perdre le lecteur dans les méandres d’un scénario qui utilise tant de dialogues différents, entremêlant parfois un peu trop les fils de son histoire ou cassant le rythme. Le tout sera accentué par un graphisme lourd et oppressant. Âmes sensibles s’abstenir.