L'histoire :
Ça fait 6 mois que Paul a perdu l’amour de sa vie, Sofia, d’origine italienne. Il rêve encore d’elle toutes les nuits. Il en est toujours amoureux, il reste donc dévasté. Sa vie s’est arrêtée le jour ou Sofia est décédée, il n’arrive plus à lui retrouver un sens. Il a gardé sur son frigo les petits mots doux de Sofia. Il regarde sans cesse la photo d’elle épinglée à son mur, celle où elle tient un panier d’oranges dans un verger, annotée de sa main en dessous. Il écoute aussi chaque soir avant de s’endormir le dernier message téléphonique que lui a laissé Sofia, alors qu’elle était allée dîner avec un cousin dans un restaurant. Entre deux, Paul essaie de continuer à assumer chaque jour, avec une envie de disparaître à son tour de plus en plus forte. Un soir, Paul accepte de prendre la conversation téléphonique de Giovanni, un vieil ami commun. Ce dernier l’invite à venir passer quelques jours chez lui, en Italie. Paul accepte. Quelques jours plus tard, il quitte Lyon et prend la route, en voiture. Il traverse la France avec le fantôme de Sofia sur le fauteuil passager. Il fait une halte dans un village provençal pour y passer la nuit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce Silence d’amour est celui qui suit la mort brutale, inattendue, cruelle, de l’être aimé. C’est ce qui arrive à Paul, un français, qui ne se remet pas du décès de sa compagne Sofia, d’origine italienne. Tous deux étaient jeunes et s’aimaient du plus profond des amours possible. Paul est donc dévasté et… nous l’accompagnons durant tout cet album dans ce spleen insurmontable, dans un obstinant travail de deuil, duquel il ne s’extrait jamais. Nous ne saurons qu’à la toute fin des 175 pages de l’album comment est morte Sofia – et ne comptez pas sur nous pour vous le révéler ici. D’autant que ça n’est pas le sujet de cet album. L’auteur complet Matthieu Parciboula se concentre entièrement sur le désespoir et la tristesse de son personnage masculin, omniprésents. Paul pense sans cesse à Sofia, il discute régulièrement avec son fantôme. De fait, le voyage qu’il entreprend en Italie, jusqu’au volcan Stromboli, l’île de naissance de Sofia – qui avait une symbolique forte pour elle – s’appuie sur de nombreuses séquences contemplatives. Le joli dessin, stylisé et en couleurs directes, majoritairement nimbées des lumières vives et chaudes de l’Italie, participe pleinement du travail de deuil. Un deuil d’une tristesse infinie, qui ne varie pas, de la première à la dernière planche.