L'histoire :
Depuis maintenant trop longtemps, Medhi a pris la mauvaise habitude de sécher les cours. Chaque matin, il accompagne son pote Jérémie au bahut puis glande le reste de la journée. Ses parents ont déjà été convoqués chez le proviseur mais, absents, en dépit d’une lettre d’excuse promettant plus d’assiduité écrite par sa mère, ils ont bien du mal à la faire respecter. Medhi le reconnaît aujourd’hui, à l’époque il déconnait grave. Heureusement, un jour un reporter vint à l’école parler de son métier. Plus qu’un métier, une vocation et l’adolescent passionné découvre ce qu’il souhaite faire plu tard : photographe (cela le dispensant d’écrire !). Quel genre de photographies ? Medhi ne sait guère encore. En revanche, rentré chez lui, il « emprunte » l’appareil numérique de son beau-père et commence par faire des portraits de ses amis : Jérémie, Elsa et… Camille. Celle-là, il la connaît depuis toujours et pourtant, jamais il ne l’avait trouvé si parfaite…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le cliché est courant mais il est vrai : parfois les jeunes s’ennuient à l’école. Parce qu’ils n’y voient pas l’utilité, rien ne les passionne. Pourtant il suffit souvent d’un déclic, d’une intervention vraie d’acteurs extérieurs venus parler de leur métier ou vocation pour qu’ils reprennent goût à la vie, à l’effort. L’essentiel est de donner envie. Parce qu’un but est essentiel à toute motivation, parce qu’un travail est essentiel à l’insertion et la réussite sociale, tout comme la stabilité sentimentale d’ailleurs. A partir de la passion en quelque chose, pour quelqu’un, Tito dresse une nouvelle fois un tableau tendre et atypique de la jeunesse en banlieue. Medhi se découvre ainsi deux amours, la photographie et Camille, et donne un sens à sa vie. Loin des clichés de violence et d’insécurité véhiculés d’ordinaire par les médias, l’auteur qui vit et dessine sur les lieux qu’il décrit (le Plessis-Robinson), livre un album engagé et citoyen qui prête à réfléchir et donne matière à discussion. Certes tout n’est pas rose, rien n’est acquis et Medhi qui frôle une sérieuse dérouillée, en sait quelque chose. Néanmoins, dans son style réaliste d’une grande lisibilité, l’auteur d’origine Espagnol, qui fait aujourd’hui partie du paysage bédéphile francophone, veut y croire. Combien de vocations et passions a-t-il lui-même suscitées, poussées vers le 9e art ? Militante et engagée, son œuvre fédératrice n’est point finie, à commencer par la suite de ces Photos volées très sensibles…