L'histoire :
En 2026, Nike Hatzfeld est à la recherche des 2 orphelins qui ont partagé sa chambre dans l’hôpital militaire où il est né pendant la guerre de 1993. Leyla Mirkovic est devenue astrophysicienne tandis qu’Amir Fazlagic est un mercenaire. Mais les temps sont troubles et une secte appelée Obscurantis Order, dirigée par Opus Warhole, auto-déclaré l’incarnation du mal suprême, entraîne fortuitement les 3 personnages dans des aventures sordides, mêlant clones, meurtres à grande échelle, lobotomisation, robotisation de l’humain. Nike se retrouve finalement à devoir cohabiter avec Opus Warhole lui-même, sous la forme d’une greffe ignoble qu’il transporte sur son ventre. Leyla, qui a participé activement à ce qui pourrait bien être la plus grande découverte que l’humanité ait réalisée depuis l’aube des temps, va devoir partir sur Mars pour retrouver celui qu’elle croit Nike, mais qui n’est en vérité qu’un clone de son ami. Amir, quant à lui, se retrouve peu après son mariage avec Sacha, gardien de but dans une équipe multiconfessionnelle. Les 3 orphelins sont plus séparés que jamais, et leur destin semble les éloigner les uns des autres un peu plus chaque jour…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
3eme tome de la tétralogie du Sommeil du monstre, Rendez-vous à Paris ne fait guère avancer l’intrigue de cette série pourtant remarquable. Enki Bilal, auteur complet, nous plonge dans un monde post-apocalyptique, au paysage urbain déprimant de grisaille et de saleté, à la nature inexistante, pour nous raconter sa presque histoire d’amour dans laquelle les personnages ont des regards halluciné et une tristesse permanente. Ce troisième volet ne nous en apprend pas tellement plus sur les personnages, qu’on commence à bien connaître. De même, l’élément intriguant du second tome – une découverte sensationnelle propre à bouleverser le monde – est laissée de côté. Autant dire que, du point de vue du scénario, on reste sur sa faim. Reste le graphisme, unique et immédiatement reconnaissable de Bilal, qui participe largement à son succès. Les cases, réalisées comme autant de toiles de maître assemblées pour composer cet album, apportent une dimension artistique aux BD de cet auteur. Autant le dire tout de suite : les néophytes auront du mal à se plonger dans cet univers. Les autres, comme Nike Hatzfeld, tourneront quant à eux un peu en rond…