L'histoire :
Vilebrequin est un cambrioleur, un virtuose, un artiste en la matière. Pour lui, ouvrir un coffre fort se fait avec le cœur et non avec les doigts. A l’intérieur de ceux-ci, notre voleur y a déjà vu nombre de choses, des plus classiques – argent, or ou bijoux – aux moins conventionnels – alcool, collections étranges, armes, carte de visite d’un concurrent prétentieux… Pour Vilebrequin, peu importe le contenu : ce qui l’excite, c’est le contenant ! Ouvrir un coffre lui procure une jouissance sans équivalent. La tenue a également une grande importance. Lui a choisi le latex : bien qu’inconfortable, il se révèle pratique. Vilebrequin avoue avoir tout de même essayé le cuir, mais il a du l’abandonner à cause de la transpiration et du bruit occasionnés. Le jeune homme a bien du mal à donner le change lors des repas familiaux où il déclare être illustrateur… Avant que sa couverture ne tombe, il leur avoue être trompettiste de jazz, ce qui ravit sa mère. Vilebrequin continue ensuite ses cabrioles et ses vols. Mais un jour, en ouvrant un coffre fort, la présence insolite d’un objet le laisse pantois. Seule, en plein milieu du coffre, une éponge !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le tolet provoqué par une première édition ne respectant pas le format voulu par les auteurs, voici (à nouveau) Vilebrequin ! Restons en dehors de la polémique pour nous concentrer sur l’ouvrage. Ce titre est atypique, tout d’abord par le trait d’Obion, épais, fantasque et jouant des encrages. Ses personnages s’étirent pour ne plus apparaître que comme des silhouettes. L’impact visuel est encore plus important grâce à ce noir et blanc judicieux. Le scénario d’Arnaud Le Gouëfflec est réussi dans sa globalité, mêlant le mystère à l’humour. Quel suspens en effet ! D’où vient cette mystérieuse éponge et pourquoi elle se trouve en plein milieu d’un coffre ? L’auteur s’emploie à travers Vilebrequin à nous faire découvrir un personnage aimant véritablement son métier (peut-on appeler ça un métier ?), nous en expliquant les points forts tout comme les aspects pénibles. La narration est plutôt bien vue et nous rend Vilebrequin que plus sympathique. Peut-être le scénariste abuse t-il de l’ironie du personnage, la rendant un peu lassante à la fin. En définitive, si Vilebrequin ne va pas révolutionner le monde de la bande dessinée à lui seul, ce one shot est avant tout divertissant et dans ce sens, la mission est remplie !