L'histoire :
Lylia et son maître Seamus ont été embauchés par le prince Alvar, en leurs qualités de voleurs, afin qu’ils s’emparent de tous les fragments d’un talisman, la pierre du feu. Une fois réuni, le talisman est censé procurer une grande puissance à celui qui le possède. Au cours de leurs différentes quêtes en direction de ces fragments, Lylia et Seamus ont alors eu la surprise de voir la tribu du feu – une sombre secte de fanatiques – se joindre aux forces armées du royaume. Mais cette alliance semble être de circonstances, dans le but de finir un interminable siège sur une forteresse – et de s’emparer d’un autre fragment du talisman. Dès lors, il ne reste plus qu’un seul fragment à récupérer, et le prince Alvar charge une nouvelle fois Lylia et Seamus de cette mission… on ne peut plus périlleuse. Il s’agit cette fois de s’introduire à l’intérieur de l’enceinte des géants, tout en haut des montagnes. Mais avant cela, Lylia compte bien soustraire les trois autres fragments à Alvar, car elle n’a aucune confiance dans son alliance avec la tribu du feu. Hélas, alors qu’elle est sur le point de réussir, elle est surprise par l’invulnérable molosse de la tribu du feu…qui assassine le prince Alvar avec une des flèches de Lilya ! Désormais, la voleuse est recherchée pour meurtre, en plus de devoir empêcher une apocalypse qu’elle a elle-même programmée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Découpé en 3 chapitres (plus un 4ème transitoire), ce 6ème opus de Voro conclut le second cycle… et nous donne un curieux rendez-vous pour un troisième cycle. Curieux, car l’un des personnages centraux de la saga semble définitivement perdu (nous n’en dirons pas trop sur le sujet afin de ne pas spoiler). Or avec Voro, qui s’aventure sans scrupule dans la sphère fantastique, on n’est pas à une résurrection près. Mais préalablement, revenons-en à notre quête principale, à savoir la récupération des fragments de la pierre du feu, par notre duo de héros voleurs, Lylia et Seamus. Comme arrivé au bout d’une mécanique narrative répétitive, l’auteur finlandais Janne Kukkonen tente de monter d’un cran dans la dimension épique de l’univers mis en place. De fait, sa fin de cycle se décline un peu trop sous le prisme des palabres. Le corolaire est une perte des séquences astucieuses, où l’on voyait l’espiègle et téméraire Lylia se sortir de missions impossibles, en glissant sur une corde tendue par une flèche ou en se servant d’un drapeau comme parachute. Dans ce tome, l’on évoque sans cesse des forces plus puissantes ou démoniaques que les précédentes, dans des ambiances rituelles crépusculaires et enflammées, et le lecteur se perd clairement dans la représentation des factions en présence, des prophéties auto-réalisatrices et des repères manichéens. Et même au plus fort des tensions, les ennemis ne peuvent s’empêcher de s’expliquer en se perdant en conjectures et en intentions conspirationnistes, plusieurs pages durant. Le troisième et dernier cycle redonnera peut-être un second souffle à cette sympathique fresque de fantasy médiévale…