L'histoire :
La dernière bataille contre l’armée de la Pierre de Feu a été particulièrement tragique. Car non seulement le démon Ithiel a retrouvé toute sa magnificence, mais en plus Lylia a été transpercée par la dague de la Demoiselle de la Nuit, puis jetée dans l’eau gelée des douves depuis le haut des remparts. Impossible de survivre à tel sort. La bataille terminée, son vieil ami Seamus ne se résout pourtant pas à sa mort. Il sonde depuis des jours les eaux boueuses, afin de retrouver une trace de Lylia. L’ex-shaman de l’armée du feu, qui se repent d’avoir fait alliance avec le diable, tente de le raisonner. Or, Lylia se trouve alors dans une sorte d’entre-deux-mondes, le pays de l’oubli. Seule dans ces limbes ténébreuses, elle entre en grande discussion avec des fantômes de macchabées, qui ne font qu’un. Tous sont la mort elle-même, qui apparait sous forme d’un squelette géant. La mort met Lylia face à ses responsabilités. Car Lylia a effectivement été une actrice majeure dans la fin du monde qui se profile. Lylia comprend alors que la fin de l’humanité n’est pas forcément une bonne nouvelle pour le royaume de la mort. Car à partir du moment où il n’y aura plus personne pour mourir, ce royaume des ténèbres n’aura plus de raison d’être ! En escroqueuse professionnelle, Lylia entame alors une sorte de négociation : son retour à la vie contre la promesse de venir à bout d’Ithiel…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le dernier recueil du second cycle de Voro faisait l’effet d’une bombe : on assistait à la mort de l’héroïne Lylia, terrassée par un ennemi surpuissant et démoniaque. Evidemment, puisque l’aventure médiévale-fantastique nous donnait rendez-vous pour un troisième cycle, il fallait s’attendre à une galipette scénaristique de la part de l’auteur complet et finlandais Janne Kukkonen. Bingo : le premier chapitre de ce nouveau cycle nous place Lylia dans une sorte de purgatoire, en pleine négociation pour sa propre résurrection. Et devenez quoi… Elle réussit à convaincre la mort de la ressusciter et à signer un pacte faustien. De retour à la vie pour un sursis inédit, elle doit s’employer à terrasser Ithiel, qui s’avère tout de même un ennemi de la mort elle-même. Ce premier chapitre passé, Lylia revient donc à la réalité, retrouve Seamus et constitue autour d’elle une équipe de survivants (tous bords confondus). Un plan s’échafaude alors pour effectivement surmonter l’insurmontable : détruire Ithiel. C’est ce à quoi s’emploient les 3 autres chapitres de ce nouvel arc narratif, qui compte donc désormais 4 chapitres d’une quarantaine de pages et nous donne rendez-vous pour deux autres volumes à paraître rapidement. Cet opus « de transition » est donc riche en palabres – souvent un peu cérémonieux – bien plus qu’en action. Le manque de batailles et de cascades constitue l’écueil de ce volume, qui s’avère tout de même spectaculaire de par ses ambiances et ses jolis paysages de désolation. Kukkonen a une patte graphique qui lui est propre, à la fois légèrement stylisée et diablement cohérente. En tout cas, idéalement immersive pour cette belle saga de médiévale-fantasy.