L'histoire :
En un temps médiéval indéterminé, la petite Lylia appartient à une puissante guilde de voleurs. Habillée d’une capuche, elle est habile avec son arc, discrète pour se faufiler partout et… ambitieuse. D'ailleurs, comme elle n’a pas sa langue dans sa poche, elle fait clairement valoir à son mentor Seamus qu’elle aimerait que le maître de la guilde lui confie enfin une mission de première importance : elle en a assez de ne s’occuper que de menus larcins. Seamus lui attribue hélas une ultime mission « secondaire » : dérober la précieuse urne funéraire qui contient les cendres de Madame Vikart, l’épouse d’un notable qui vient juste d’être incinérée. Lylia trouve ce larcin encore trop facile, mais elle le prend comme un ultime test avant LA mission espérée. Pourtant, la nuit venue, en approchant du manoir des Vikart, elle s’aperçoit que les alentours sont bigrement gardés. Elle passe au-dessus de la muraille d’enceinte en faisant le balancier avec une corde. Et une fois à l’intérieur, elle se hisse jusqu’à une poutre situé au-dessus de l’urne, puis descend le long d’une corde, dans le dos des soldats placés en faction par devant. Elle remplace l’urne par un bête vase et le tour est joué. Mais quand elle rapporte ensuite son butin à Seamus, elle surprend une conversation avec le maître de la guilde et comprend qu’en tant que femme, ce dernier ne lui donnera jamais sa chance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ne vous laissez pas berner par le prénom de l’auteur : Janne Kukkonen est un homme, un finlandais. Jusqu’alors, il œuvrait dans le film d’animation et le jeu vidéo… ce qui lui confère d’excellentes dispositions quant à la création d’un univers médiéval logique et immersif comme celui de Voro. Ici, nous sommes invités à suivre les aventures initiatiques d’une jeune fille toute chétive – mais à fort caractère ! – appartenant à une guilde de voleurs. Une voleuse pour héroïne, ça n’est pas banal. Comme dans toute profession notable, cette héroïne se donne les moyens de son ambition, en surpassant le cadre strict que lui imposent ses maîtres. Or évidemment, elle a plus grands yeux que grand ventre, et se retrouve dans une mouise infernale, la proie de forces insoupçonnées… et on n’en dira pas trop. Le dessin stylisé est relativement simple, mais le talent de mise en scène est de haut niveau et le système graphique fonctionne magistralement. La narration vous happera immédiatement dans le vif du sujet, sans perte de temps. On comprend aisément pourquoi le premier volume de cette série a été récompensé du prix du meilleur album 2017 en Finlande. Et comme l’éditeur Casterman fait bien les choses, le premier tome de cette édition francophone comporte 2 chapitres et sort conjointement au tome 2 qui en comporte 2 également. Le 3ème et dernier tome du cycle paraîtra un peu plus tard, et un second cycle de 3 albums est déjà annoncé pour 2020 ! Hourra pour les voleurs.
