L'histoire :
Contraint de rester à Whaligoë suite au meurtre de leur cocher, l’écrivain (sur le déclin) Lord Douglas Dogson et sa muse Speranza se couchent avec la certitude que le tueur n’est autre que Branwell, l’homme qui se fait passer pour le célèbre et mystérieux écrivain Ellis Bell. Réveillé pendant la nuit par un cauchemar où Branwell le tue, Douglas aperçoit de nouveau, par sa fenêtre, le spectre qui se couche sur la tombe des défunts. Bien décidé ce coup-ci à entrer en contact avec cet être surnaturel, le Lord accourt vers le cimetière. Mais alors qu’il s’apprête à toucher le fantôme, quelqu’un l’assomme à coup de pelle. Lorsqu’il reprend connaissance, il est trop tard. A part lui, il n’y a plus un chat dans le cimetière. Le lendemain matin, Douglas et Speranza se rendent chez le forgeron du village afin de réparer la roue de leur carrosse qui a été sabotée. Hélas, le forgeron refuse de les aider, prétextant avoir déjà beaucoup de travail à effectuer. Branwell débarque alors avec ses hommes et menace le couple. Excédé par le manque de respect et les mensonges de son interlocuteur, Douglas le gifle et le provoque en duel, espérant régler l’offense au pistolet. Mais Branwell, qui a le choix des armes, décide de l’affronter à l’épée, le dimanche suivant, sur la Grand-Place du village…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À la fin de la première partie, de nombreux mystères restaient ouverts : quel est ce spectre que Douglas aperçoit ? Quelle est la véritable identité d’Ellis Bell ? Pourquoi empêche-t-on le couple londonien de quitter la bourgade de Whaligoë ? Quelles sont les réelles intentions de Branwell et de sa sœur Emily ? Cette seconde et dernière partie nous livre donc les clés de toute l’histoire, via de nombreux détours et rebondissements, avec rythme et originalité. Certes, le récit patine un peu après le duel entre Douglas et Branwell, mais cela passe très vite et la conclusion scénarisée par Yann est particulièrement surprenante et inattendu. Si le récit est aussi envoûtant et agréable à lire, c’est non seulement grâce à la psychologie des personnages, mais également grâce aux dialogues mêlant poésie, irrévérence et élan chevaleresque, sans jamais être trop bavards. Autre point fort de ce diptyque dans l’écosse du XIXème siècle : la mise en image artistique de Virginie Augustin, toujours somptueuse. Mis en couleurs par Fabien Alquier, le dessin semi-réaliste et dynamique apporte une vraie force au récit et nous immerge idéalement dans cet univers. Un diptyque mélancolique et mystérieux à lire (et relire) avec plaisir…