L'histoire :
L’ouest sauvage américain, durant l’été 1810. De retour de la ville, où il était allé accueillir son frère James, médecin de profession, Robert Frazer découvre sa ferme ravagée. Une attaque a été portée par Black Buffalo et ses guerriers crows (des indiens) qui ont déclaré une guerre ultime à l’envahisseur blanc. Les indices indiquent qu’Elizabeth et Joshua, la femme et le fils de Robert, ont été enlevés, mais toujours vivants. En compagnie de Labiche et McNeal, deux trappeurs amis, Robert et James suivent donc la piste laissée par les crows, remontant le Missouri en pirogue. Sa haine des « rouges » grandissant, Robert est ensuite amené à se joindre à une équipe de chasseurs d’indiens, pour poursuivre ses recherches. Pendant ce temps, Labiche et McNeal, ont repris leur campagne de chasse hivernale. Ce faisant, ils tombent sur de répugnantes charognes d’indiens, crucifiés et laissés en pâture aux corbeaux. Rapidement, ils font connaissance avec le responsable de ce charnier, le charismatique révérend Thrower, qui a entrepris d’évangéliser les peaux-rouges à l’aide de méthodes aussi extrêmes qu’efficaces. Parallèlement à cela, le jeune Joshua est progressivement adopté par Massika, un guerrier saki rallié aux crows. Sa mère Elizabeth, est de son côté « rachetée » aux crows par un guide blanc, Kozmin. Bien que séparée de son fils, elle se croit libérée ! Hélas, Kozmin se révèle bien pire que les crows…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite d’une saga familiale réaliste sur fond de western impitoyable (pour paraphraser Eastwood…). Dans ce second volet, les acteurs de notre épopée « sauvage » (wild, en anglais) poursuivent chacun leurs buts, et s’avèrent tous plus cruels les uns que les autres. Nous suivons en autant de séquences alternées, le périple de 4 groupes de protagonistes. Primo, il y a la quête de Robert pour retrouver sa famille : en compagnie de son frère et d’un chasseur d’indiens, ce dernier sombre progressivement dans une violence aveugle et vengeresse. Secundo, les deux trappeurs amis du premier tome se frottent à une communauté évangéliste radicale gérée par un pasteur ventripotent et féroce envers tout ce qui n’est pas chrétien. Tertio, Elizabeth passe du statut d’esclave à la solde des indiens, à celui d’objet sexuel à la solde d’un véritable enfoiré. Enfin, le petit Joshua s’intègre de mieux en mieux au groupe de Tecumseh, qui en fait l’un des siens… Toutes ces séquences s’entrecroisent et se rattachent en une sorte de vaste « western chorale » réaliste et passionnant. Au dessin, Vincent Wagner ne démérite pas, livrant des encrages à mi-chemin entre une ligne claire et un trait réaliste. Seule peut-être, sa colorisation emprunte-t-elle des nuances parfois un peu éteintes, ce qui atténue la qualité les proportions et des cadrages. Orchestrée par Roger Seiter, cette épopée à l’orée du XIXe siècle, à « la frontière » de l’un des plus beaux décors naturel qui soit – ce que RL Stevenson appelait « The wild » – est véritablement âpre et fascinante.