L'histoire :
En 1810, les berges environnantes du Missouri sont encore sauvages. Après avoir servi quelques années en tant que soldat, Robert Frazer a construit sa ferme et s’est installé en tant que trappeur, avec sa femme son fils Joshua, âgé de 6 ans, sur les rives de l’Osage River. Mais ce jour, il accoste son canoë à Saint-Charles, où il accueille son frère James, récemment diplômé médecin sur la côte est. Robert a donc abandonné un temps sa petite famille, la confiant aux bons soins d’Ephraïm, son fidèle valet de ferme. Pendant ce temps, un trappeur solitaire, Virgil Hunt, fait étape chez les Frazer, leur recommandant la plus extrême vigilance. En effet, selon la rumeur, un guerrier Crow appelé Black Buffalo, a rejoint un mouvement d’indiens fanatiques anti-blancs. Dans la région, on ne compte plus les attaques de fermes isolées et une véritable armée serait en train d’être exhortée, dans le village retranché de Tipecanaoe. Elizabeth demande donc à Virgil de rester quelques jours en leur compagnie, le temps que Robert revienne : dans ce contexte inquiétant, un fusil de plus ne sera pas de trop. Et tandis que Robert et James entament leur trajet de retour, un groupe de guerriers attaque la ferme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme sa traduction anglaise l’indique en grande partie, Wild River (= rivière sauvage) se présente comme un nouveau western polarisé côté peaux-rouges, dans la lignée des Red Road (par Derib), Comanche (par Hermann) en matière de BD, ou de Danse avec les loups, Jeremiah Johnson côté cinéma. Dès ce premier tome, l’aventure farouche mise en place par Roger Seiter est terriblement réaliste et (a priori) parfaitement documentée. Les mœurs et coutumes de ces contrées sauvages sont très crédibles, et le contexte historique s’avère une source inépuisable d’aventures et de poussées d’adrénaline. Lorsque ce ne sont pas les attaques de peaux-rouges, ce sont les grizzlis… et ces combats sont illustrés avec méticulosité et savoir-faire par Vincent Wagner. Le dessinateur, avec lequel Seiter a déjà livré Mysteries et Dies Irae (dans deux registres radicalement différents), s’essaye à ce nouveau genre sans la moindre difficulté. Qu’il s’agisse de mettre en relief de vastes paysages (les abords du Missouri) ou les effets bariolés des crows et des « rouges », la transcription graphique de ce Raid est impeccable. Seule la colorisation, parfois un peu osée, aurait peut-être mérité un chouya de tempérance (le sang vermillon… les prairies vert pâle…). On se laisse néanmoins immédiatement happer par la tension de cette traque, alternant entre les pérégrinations des peaux-rouges et le périple de leurs poursuivants…