L'histoire :
A comme… Alliot-Marie Michèle, ministre de la défense sous le second mandat présidentiel de Jacques Chirac. Fin 2006, elle envisage de se présenter à l’élection présidentielle et crée le parti politique « Le Chêne ». Lors de la révolution tunisienne, elle est mise en cause pour avoir profité des largesses de Ben Ali. Elle démissionne en 2011.
B comme… Bachelot Roselyne, Ministre de la santé de Jacques Chirac. Elle lance un programme de vaccination massive lors de la grippe H1N1… qui fait un bide total et coûte des millions. L’hôpital va mal, elle propose de prendre sa température, alors qu’elle tient un bazooka en mains.
C comme… Cahuzac Jérôme, ministre délégué au budget, jusqu’à ce qu’il soit accusé de détenir un compte en Suisse. Les yeux dans les yeux, il dénie publiquement posséder un tel compte, jusqu’à se trahir lui-même sur messagerie téléphonique. Il démissionne en mars 2013 et sera condamné à 4 ans de prison (sous bracelet électronique) pour fraude fiscale et blanchiment.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant d’être assassiné par des terroristes islamiques avec ses copains de Charlie, le 7 janvier 2015, Charb avait pas mal croqué la classe politique française. Quoi que le terme « classe » prend une tonalité bien ironique à travers son talent pour la caricature vacharde et grinçante. Comme les Simpsons, ses personnages avaient le teint jaune et les traits gras, mais ils étaient tous bien identifiables. Charb avait commencé à dessiner en 1992, et il était arrivé au poste de rédac chef de Charlie Hebdo en 2009, ce qui a correspondu (en gros) aux mandats présidentiels de Chirac, Sarkozy et Hollande. Toutes les affaires, décisions et scandales qui ont émaillé la période sont donc ici dégommées, détournées, aggravées et recueillies, à travers un catalogue de noms triés en abécédaire. De A comme Alliot-Marie ou Aubry, à Z comme Zemmour (hé oui, il commençait déjà à occuper l’espace médiatique), cette rétrospective posthume couvre un quart de siècle de caricatures et de dessins de presse. De quoi nous replonger dans bien des dossiers presque déjà oubliés, car remplacés par d’autres tout aussi lamentables. Début 2015, notre actuel président Emmanuel Macron venait juste d’être nommé Ministre de l’économie, mais Charb le croquait et l’écornait déjà pour son libéralisme. On pense bien ce qu’on veut de nos politiques, mais il faut leur reconnaitre leur tolérance sur l’exercice du pamphlet. Même Sarkozy, franchement pas épargné par Charb, a toujours « préféré l’excès de caricature à l’excès de censure » (2006).