L'histoire :
Deux rouleaux de PQ discutent dans l’intimité totalement obscure d’un cabinet de WC. L’un avoue être au bout de rouleau… ce qui est le cas et ce qui porte malheur, le prévient l’autre ! Or la porte s’ouvre, la lumière s’allume et la tragédie est en marche…
Des vers de vase marins discutent au fond de l’eau. L’un annonce que l’écriture son bouquin avance bien, mais que ça lui fiche un incroyable mal de tête. L’autre croit comprendre que c’est en raison de la psychologie des personnages et de la dramaturgie qui sont complexes à trouver. Mais en fait, c’est parce qu’il les tape à la machine à écrire et que, évidemment, il n’a que la tête pour taper…
Des coquillages agonisent sur la plage. Des mouettes viennent de les faire chuter là, à dessein, afin de fracasser leurs coquilles. L’un d’eux est super vénère par ce funeste destin à court terme. En effet, il venait juste de changer de mutuelle…
Un couple de bulots avance sur un fond matin en s’engueulant. Madame reproche à monsieur d’être encore obligé d’aller manger chez ses parents, étant donné qu’il leur faut 15 jours pour faire l’aller et autant pour le retour. Monsieur se défend en soulignant que ça n’est pas si souvent tout de même : ils ne font cela qu’une fois par mois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce petit bouquin très vertical, à couverture souple, recueille une succession de strips… verticaux (CQFD). Voutch y réunit ses « gags » publiés chaque semaine sur le site de lemonde.fr entre 2017 et 2018. Des gags qui mettent en scène de manière très basique, artistiquement parlant, des dialogues absurdes entre des objets insignifiants (rouleaux de PQ, piquets de clôture, lampes de chevet, pas japonais…), ou des mollusques insignifiants (vers de vase, bullots, moules, anémones de mer…), ou tout autre créature terrestre insignifiante (moustiques, plantes, champignon, microbes, patates dans une caisse…). Les dessins sont la plupart du temps la duplication d’une case infographiquement dessinée et figée… là n’est pas la plus-value du bouquin. A chaque fois, l’intention comique est de jouer sur le décalage entre des réflexions de société pointues ou au contraire lambda, et les conditions méprisables de leurs émetteurs. Parfois saugrenues, parfois pétillantes, inégalement drôles, les idées sont globalement bonnes, quoique leurs ressorts s’avèrent répétitifs (les running-gags jouent sur ce sentiment). A découvrir au compte-goutte…
