L'histoire :
Dans un futur relativement proche (2115), la civilisation s’effrite et s’effondre à tous les niveaux. Dans ce contexte ultra-technologique et dans un environnement de friche urbaine dépeuplée, le mercenaire Erik Cuervo est contacté en distanciel par une nouvelle cliente, Mélyssa Faust. Celle-ci travaille pour la « cellule fantôme ». Elle le recrute pour une mission urgente, à hauts risques. Les trois frères Mandragonez, des criminels de la pire espèce, ont en effet pris en otage un trafiquant d’armes, Anton Boccioni, au sein d’un motel désaffecté à l’extérieur de la ville. Cuervo embarque aussitôt à bord de son bolide, tout en écoutant les détails du brief que Faust lui fait dans l’oreillette. Le site est sordide et déserté. Cuervo enfile sa tenue sur le parking : un flingue, une scie-lame et une manchette Wallhack dernier-cri. Ce bras exosquelette de haute technologie se configure automatiquement sur son avant-bras. Cuervo pénètre dans le premier hangar crasseux. Deux cadavres humains récents jonchent le sol. Son bras lui indique la localisation de l’otage et le plan des lieux. Cuervo descend un escalier délabré. Il trouve tout un réseau de galeries et le repères des frères Mandragonez au fond. Ils sont en train de bricoler des câbles autour de la sculpture d’un ange. Ils sont complètement camés. Ça semble presque trop facile…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le futur effondré et délabré dans lequel nous immerge d’emblée Olivier Lubrano Di Ciccone est sordide et ultra violent à souhait, proche de Mad Max. Ce contexte de friche urbaine et industrielle en déliquescence est le terreau des pires abominations robotico-organiques, dans une veine Morbus Gravis ou Rank Xerox. Là se trouve le cœur de propos de cette nouvelle série ultra bourrine, qui empile les scènes d’action, la surenchère de barbarie et les palabres techno-emphatiques. « Le raz-de-marée cataclysmique de stimuli et de feed-back que m’a envoyé mon équipement à l’agonie dans le cortex ». Le héros Erik Cuervo a les épaules larges et la tête dure. Mercenaire expérimenté et jusqu’auboutiste, il n’a aucun scrupule à mettre sa vie en jeu pour du pognon, au service de son client, la Cellule fantôme, représentée par des encadrés jaunes et la voix de Faust dans l’oreillette. Ça fait blam, punch, tratratra et argh. Ça canarde, ça tranche, ça gicle. Les personnages ont des têtes trop petites pour des corps trop musclés, des proportions et des postures bizarres, des mouvements incohérents (le coup de poing p.24, qui fait Pam ; la tête qui gicle du côté inverse du mouvement du sabre p.25)… Le tout dans une grande économie de décors, la plupart du temps réduits à un dégradé infographique gris-glauque-sang. Pour autant, l’auteur ne lésine pas sur les efforts graphiques sur certains aspects secondaires (le bras Wallhack). On ne comprend pas tout à un scénario linéaire qui nous abandonne à la dernière case avec un rendez-vous au tome 2…
