L'histoire :
Un vrai tueur professionnel est celui qui connait les priorités de ses missions et qui est capable d’improviser quand nécessaire. A ce titre, celui qu’a engagé Momo est parfait. Il pense à tous les détails : récupérer les douilles, nettoyer le sang à la javel, vérifier la moindre trace… Un soir, alors qu’il vient de tuer sa cible, un dénommé Sonny, la femme de ce dernier rentre à l’appartement. Sans sourciller, le professionnel lui tire une balle en plein front. Après avoir empaqueté le corps de l’homme, il le descend dans le coffre de sa voiture et remonte faire de même avec la femme. Mais alors qu’il attache le corps, quelqu’un sonne à la porte. Par le judas, il constate qu’il s’agit d’une vieille dame tenant un petit chien dans ses bras. Le tueur s’immobilise et patiente en comptant jusqu’à mille. Plus personne ne se tient devant la porte. Il achève donc sa tâche et sort de l’appartement. Mais quelques mètres plus loin, la vieille dame ouvre la porte de son appartement et lui demande ce qu’il fait là. Il parvient à lui faire croire qu’il est là pour des travaux, lorsque cet alibi est subitement éventé par le sang coulant sur la moquette du couloir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fort de 52 pages, ce tome réunit deux histoires traitant du milieu mafieux. Dans la première, on suit un tueur en mission, qui voit les problèmes s’accumuler les uns après les autres. La seconde aborde l’histoire de trois hommes découvrant le terrible secret du neveu de leur parrain. Ces deux récits sont servis par une ambiance sombre et des personnages à fort caractères. Ainsi, le premier tueur se révèle être calculateur et impitoyable, le petit chien en est d’ailleurs témoin… Cette première histoire est aussi la plus réussie : il est assez drôle de voir la surenchère de soucis s’acharner sur ce pro : vieille dame du voisinage, pratiquant S.M., grand père grabataire… Si cette histoire est réussie, c’est aussi grâce au dessin qui fait la part belle aux encrages aux traits fins et anguleux, pouvant rappeler les travaux de Mike Mignola (Hellboy) ou d’Eduardo Risso (100 Bullets). Le travail sur les couleurs est intéressant, via une palette restreinte (rarement plus de 4 couleurs par cases). Les amateurs de polar devraient apprécier cet album, un tantinet violent, voire sexy, mais pas dénué d’humour. Les rebondissements sont bien trouvés, l’atmosphère visuelle est lourde et sans concession…
