L'histoire :
Le Monde n’est plus. Seule subsiste une Terre ravagée où règne le chaos. Un désordre dans lequel chaque instant est survie, lutte pour éviter de se retrouver broyé entre les mâchoires d’un cyclope, une créature insectoïde, ou dévoré par un papillon dont la jolie couleur n’a d’égale que la voracité. Quelques survivants résistent, regroupés dans la cité de la grande fosse, vivant la nuit et préparés au combat dés l’enfance. Parmi ces résistants, Païli fait figure d’héroïne : son habileté à se débarrasser de l’ennemi en fait une personne très respectée. Cependant, cette notoriété n’est pas suffisante pour éviter à son jeune fils Naté de se retrouver incorporé dans la milice le jour de ses 9 ans : le gouverneur Abbadon repousse la requête de la jeune mère, argumentant que la résistance a besoin de tous ses bras. Encore perturbée par ce refus, Païli perd toute sa vigilance et échappe de justesse aux pattes acérées d’une bestiole qui se serait satisfaite de la belle pour son repas. Ultime paradoxe, elle doit sa vie à Alice, un vampire de la race des Sacrifiés qui n’a ni plus ni moins pour mission que de guider les cyclopes et autres créatures pour assurer la perte des humains : il semble que Païli et son fils Naté aient un rôle à jouer dans ce monde post-apocalyptique, une responsabilité qui en fait des élus…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier chapitre de la série Apocalypse est un album pour amateur et c’est bien là son unique défaut… Vous l’aurez remarqué dés la couverture, le registre choisi est claironné sans équivoque : gothique à souhait, sombre et dégoulinant. Un rapide examen de quelques planches prises au hasard confirme la première impression et si l’on est un doux dingue du genre, il y a fort à parier qu’on est déjà conquis : un graphisme qui ne fait pas de concession en utilisant une luminosité typique dans laquelle couleurs vives et ombres se mêlent avec délice pour assener une violence et un romantisme particuliers. Le dessin de Loïc Malnati est un bijou de travail : détaillé avec une recherche esthétique permanente, qui fait de chaque case un petit tableau. Evidemment, lorsqu’on choisit d’adresser des signaux aussi forts à son lectorat, on risque de rebuter le quidam, que les vampires, l’hémoglobine à gros bouillon et les ambiances cimetière-party enchantent moyen-moyen. Et pourtant… ce serait une véritable erreur que de ne pas prendre le temps (une deuxième lecture fait un bien fou) de se plonger dans cette ambiance post-apocalypse qui fait revivre de manière originale la vie SF du 9e art, trop souvent galvaudée. Ainsi, vous trouverez un scénario bien découpé qui fait son boulot pour un album d’exposition : présentation des protagonistes, installation du décor, distillation habile des éléments de l’intrigue qui entraineront même les plus renfrognés. A suivre incontestablement…