L'histoire :
Juin 1811, à l’ouest du Mississipi. Après avoir été enrôlé de force dans les troupes napoléoniennes à destination du nouveau monde, le normand Alban Labiche s’est vite retrouvé déserteur, sa tête mise à prix. Le trappeur Toussaint Charbonneau l’a alors pris sous son aile, s’enfonçant toujours plus à l’ouest pour éviter les chasseurs de primes. Après 7 années, il est lui aussi devenu un coureur des bois émérite. Aujourd’hui, il a décidé de revenir en Europe, notamment afin de retrouver sa sœur Angèle. Sur son trajet du retour, il a la fâcheuse surprise de découvrir les tribus pawnee sur le pied de guerre. La solitude étant mortelle dans ce contexte, il préfère voyager en compagnie de cinq hommes appartenant aux milices du Kentucky, qui viennent d’assassiner froidement un jeune couple d’indiens. Or sur leur trajet, ce groupe de cow-boys tombe régulièrement dans des embuscades, qui tuent à chaque fois l’un d’eux. Il semble qu’un indien solitaire a décidé de les exterminer un à un. Alban ignore alors que pendant ce temps, sa sœur Angèle débarque du côté de Philadelphie en compagnie de son homme de main Léopold. Elle a entrepris un voyage afin de le retrouver lui et son ami Louis, parti voilà 7 ans à son secours…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les aventures sur le nouveau monde semblent être la marque de fabrique de Patrick Prugne depuis qu’il est édité par Daniel Maghen. Pawnee est en effet la suite directe de l’excellent Frenchman, qui succédait lui-même au superbe Canoë Bay. Dans ce nouvel album à forte pagination, Prugne reprend en main le destin du trio de protagonistes (Angèle, Alban et Louis) auquel il s’est attaché, mais 7 ans plus tard. En cette année 1811, les Etats Unis sont certes indépendants depuis plus de 25 ans, mais le « nouveau monde » ressemble encore à un joli chaos sauvage : colons anglais et français demeurent des ennemis jurés ; trappeurs et coureurs des bois étendent leurs influences toujours plus vers l’ouest ; les indiens commencent à s’organiser pour enrayer l’expansionnisme des blancs… sans oublier de se haïr aussi parfois entre eux. Dans ce contexte du début du western, les membres du trio vont converger sans le savoir les uns vers les autres, donnant lieu à de réalistes et palpitantes aventures en cinémascope. Accompagnés par des teintes souvent orangées et verdâtres, les personnages trimbalent leurs trombines patibulaires ou leurs peintures de guerre à travers des prairies verdoyantes, des forets luxuriantes, des ciels chatoyants… Vous allez en prendre plein les mirettes. Le souci de reconstitution historique de l’auteur est permanent – le cahier final enfonce le clou, s’il en était besoin – et ses aquarelles accordent une large place à la beauté du territoire sauvage. Prugne nous invite ici sur les sentiers de la grande aventure épique, historique et ultra panoramique tracés par François Bourgeon (Les passagers du vent)… et on en redemande !