L'histoire :
Beau jeune homme, Mandor a soudain surgi de nulle part (il était endormi dans une tombe !) sur TER. Hormis son incroyable capacité à réparer les objets mécaniques et électriques domestiques, il est complètement amnésique. En compagnie de ses amis du Mesnil, une citée toute en hauteur, il est parti en expédition pour comprendre l’origine de ce curieux monde où il se trouve, à l’endroit où est inscrit le mot « TER ». Car son inconscient suspecte que ce n’est que la face visible de quelque chose de beaucoup plus vaste. En effet, à l’arrivée d’un étonnant haut plateau en forme de cheminée démesurée, il est inscrit en lettres géantes « TER »… mais un puissant tremblement de terre fait s’effondrer la mousse qui masquait le début du mot « JUPITER » ! Mandor et ses amis s’en retournent dans leur cité du Mesnil pétris de questions, tandis que les tremblements du sol se font de plus en plus fréquents et violents. A l’arrivée, le Mesnil est en ruine et la foule accuse Mandor. Ces séismes n’existaient pas avant son arrivée, il en est forcément responsable. Il est arrêté et emprisonné. Basil, le Bourdon du Haut-Château, lui promet un procès express, dès le lendemain. Mais Beth, sa sœur, qui dirige un autre collège, prend sa défense : elle voit en Mandor le prophète qui doit guider le peuple vers une terre nouvelle. Or les séismes s’amplifient encore, détruisant peu à peu entièrement le Mesnil. C’est à ce moment que Mandor commence à avoir des souvenirs… des images de couloirs, d’échelles, de pièces immenses, d’un sas par lequel il est possible de se réfugier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le tome 1 de TER, série de science-fiction prévue en 3 tomes, Rodolphe nous initiait à une foule de mystères intrigants. Qui est ce « Main d’or » retrouvé amnésique dans une tombe ? Pourquoi est-il capable de tout réparer ? Quel est ce monde bizarre à la fois futuriste, contemporain (les objets) et structuré en société de caste ? L’axe narratif en lui-même prenait l’allure d’une bonne vieille quête initiatique d’heroïc-fantasy… Avec ce tome 2, en diable de scénariste, Rodolphe apporte méticuleusement bon nombre de réponses, sans jamais perdre ni en cohérence dans l’univers mis en place, ni en intérêt envers les personnages, envers leur incroyable destin. Car une fois désamorcée la classique question de l’élu et de la prophétie, nous basculons cette fois bel et bien dans une vraie aventure galactique. Nous apprenons ce qu’est Jupiter, qui est Mandor, quel est son rôle… et les problématiques se muent en d’autres problématiques toutes aussi palpitantes. En même temps que le lecteur, les héros découvrent que leur monde dépasse très largement tout ce qu’ils tenaient pour acquis. Sans en dire de trop, on peut considérer dans le fond que Rodolphe fait une relecture futuriste du mythe de la caverne de Platon. Or puisque la trilogie est éditée par Daniel Maghen, galeriste amoureux des belles planches, il faut évidemment s’attendre à ce que le dessin de Christophe Dubois soit de haut vol ! Son trait réaliste est aussi à l’aise dans les expressions des personnages en gros plans que pour les vues panoramiques sur des décors de SF puissants. Aux scènes de cataclysmes saisissants, se succèdent des salles technoïdes et corrodées, un aéronef titanesque, un bestiaire inventif… Et comme souvent, l’éditeur nous gratifie enfin d’un cahier graphique final vraiment alléchant. Du tout bon !